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Nouveau coup dur pour Dilma Rousseff dans le scandale Petrobras

Le président du groupe Petrobras Aldemir Bendine (à gauche) aux côtés du sénateur Delcidio do Amaral à Brasilia au printemps 2015. [Ueslei Marcelino]
Le président du groupe Petrobras Aldemir Bendine (à gauche) aux côtés du sénateur Delcidio do Amaral à Brasilia au printemps 2015. - [Ueslei Marcelino]
Le camp de la présidente brésilienne a subi mercredi un nouveau coup dur avec l'incarcération du chef du groupe sénatorial du Parti des travailleurs au pouvoir, dans l'enquête sur le scandale de corruption.

Fidèle soutien de Mme Rousseff, le sénateur Delcidio do Amarala été interpellé à Brasilia à la demande du parquet et placé en détention provisoire sur la base "d'indices de tentative d'obstruction à la justice" (lire encadré).

Immunité levée

Fait unique dans l'histoire démocratique brésilienne, son placement en détention a été autorisé par le Tribunal supérieur fédéral qui a levé de facto son immunité parlementaire.

Les sénateurs ont voté dans la soirée la confirmation du placement en détention de leur collègue par 59 votes contre 13.

Le sénateur Amaral est le premier parlementaire brésilien, sur des dizaines de noms cités dans l'enquête, à subir les foudres de la justice dans le scandale de corruption autour du géant étatique pétrolier Petrobras.

L'enquête lancée en 2014 a mis à jour un système de trucage systématique des marchés passés entre Petrobras et ses sous-traitants, donnant lieu à des commissions de 3% sur chaque marché dont une partie était reversée à des élus au pouvoir.

afp/sbad

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Tentative de soudoyer un acteur de l'enquête

La justice a décidé d'incarcérer M. Amaral après avoir entendu une conversation accablante, enregistrée par le fils de l'ancien directeur international de Petrobras, Nestor Cervero, actuellement en prison, et qui négocie avec les enquêteurs un accord de délation contre remise de peine.

Le sénateur y tentait de convaincre le fils de M. Cervero de faire pression sur son père pour que celui-ci renonce à collaborer avec la justice. En contre-partie, il aurait offert de l'aider à fuir en Espagne une fois libéré et de verser une rente mensuelle à sa famille de 13'500 dollars.

Soupçonné d'avoir promis de financer cet accord, le banquier brésilien André Esteves, président directeur général de BTG Pactual, la plus grande banque d'investissement d'Amérique latine, a été interpellé mercredi à Rio à la demande du parquet.

Comptes bloqués en Suisse

L'enquête a débouché sur de nombreuses inculpations de hauts dirigeants, et a même des ramifications jusqu'en Suisse où des comptes bancaires du président de la Chambre des députés, Eduardi Cunha, ont été bloqués (Lire ci-dessous "Des comptes du président du Congrès brésilien bloqués en Suisse").

Petrobras a évalué au début de l'année à deux milliards de dollars les sommes détournées de la compagnie. La police fédérale évalue actuellement le montant du préjudice à plus de 11 milliards de dollars.