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Le Parlement allemand interdit les associations d'aide au suicide

L'euthanasie en Allemagne reste un sujet politiquement délicat en raison de l'emploi massif qu'en faisait le régime nazi. [Philippe Wojazer (]
L'euthanasie en Allemagne reste un sujet politiquement délicat en raison de l'emploi massif qu'en faisait le régime nazi. - [Philippe Wojazer (]
Le Parlement allemand a voté vendredi une loi interdisant la professionnalisation de l'assistance au suicide. La responsabilité pénale de médecins qui aideraient un malade à mourir reste toutefois floue.

Le texte voté par 360 députés sur 602, punit de 3 ans de prison "l'aide à mourir professionnalisée". Concrètement, les entreprises, les associations dédiées au suicide assisté ou encore à toute personne aidant de manière répétée des malades à mourir sont visées.

Fournir un médicament mortel à une personne n'était pas interdit jusqu'ici, dans la mesure ou l'intéressé le consommait lui-même. Des associations se tenant à cette règle existent dès lors, le suicide n'étant pas interdit.

Opinion publique favorable à l'aide au suicide

"Nous ne voulons pas que le suicide assisté devienne un service médical régulier", a martelé l'élue sociale-démocrate, Kerstin Griese, coauteur du texte. Renate Künast, des Verts, a résumé la position adverse: "Que l'Etat ne se mêle pas de la manière dont je veux partir!"

Selon un sondage publié fin octobre, 74% des Allemands sont favorables à ce qu'un médecin puisse "aider à mourir" en cas de maladie mortelle. Le Bundestag a aussi voté un texte facilitant l'accès aux soins palliatifs.

ats(/fisf

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Zone d'ombre autour du risque pour les médecins

Cette nouvelle législation est néanmoins loin d'éclaircir toutes les zones d'ombre, notamment sur les risques encourus par les médecins qui assisteraient régulièrement des patients à mourir. Jusqu'à présent, les médecins risquaient dans la plupart des Etats-régions d'être radiés de la profession, mais désormais ils pourraient aller en prison.

Le coauteur de la proposition de loi, le conservateur Michael Brand (CDU) a pour sa part assuré qu'il ne s'agissait pas de punir des médecins, mais de s'assurer que les patients ne sont pas sous pression et qu'aider au suicide ne devienne pas une entreprise commerciale.

Exit regrette

En Suisse, l'organisation d'aide au suicide Exit a déploré la décision du Parlement allemand. L'association helvétique n'est pas directement touchée par ce vote puisqu'elle n'assiste que des personnes en Suisse, explique-t-elle dans un communiqué. En revanche, elle ignore si elle pourra encore aider des citoyens suisses résidant en Allemagne.