Des milliers de personnes à Ankara en hommage aux victimes de l'attentat

Réunie à l'appel des syndicats, ONG et partis politiques proches de la gauche et de la cause kurde qui avaient appelé au rassemblement pour la paix de la veille, la foule s'est rassemblée à quelques centaines de mètres de la gare centrale de la capitale turque, lieu de la double explosion qui a fait au moins 95 morts (128, selon le parti pro-kurde HDP).

De nombreux manifestants ont scandé des slogans hostiles au président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, qu'ils jugent responsables de l'attaque, la plus meurtrière jamais commise sur le sol turc. "Erdogan meurtrier", "gouvernement démission", "l'Etat rendra des comptes", ont-ils scandé.

Etat islamique mis en cause

Les premiers éléments de l'enquête semblent mettre en cause les djihadistes de l'Etat islamique (EI), a-t-on appris dimanche de deux sources haut placées au sein des services de sécurité turcs. Selon elles, l'attentat présente des similitudes frappantes avec celui qui a fait 32 morts le 20 juillet dernier à Suruc, ville turque proche de la frontière syrienne, et imputé à l'EI. L'attaque a vraisemblablement été commise par deux kamikazes.

Parmi les commanditaires possibles de l'attentat, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a de son côté cité le groupe Etat islamique, les nationalistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un groupe révolutionnaire d'extrême gauche, le Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C).

Mais le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP), le principal parti pro-kurde de Turquie, met en cause la responsabilité directe du gouvernement, dénonçant un "Etat meurtrier qui s'est transformé en mafia". Il accuse le gouvernement d'entretenir des liens avec les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).

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agences/ptur