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Trois ans de prison ferme pour les journalistes d'Al-Jazeera en Egypte

Mohamed Fahmy (à gauche) et Baher Mohamed ont déjà passé plus d'un an en prison.
Mohamed Fahmy (à gauche) et Baher Mohamed ont déjà passé plus d'un an en prison.
Trois journalistes d'Al-Jazeera ont été condamnés samedi à trois ans de prison ferme, reconnus coupables d'avoir travaillé en Egypte sans autorisation et d'avoir diffusé des "images négatives" du pays.

Les trois journalistes ont nié tout acte délictueux. Ils se sont dits victimes d'un règlement de compte politique entre les autorités du Caire et le Qatar, qui finance Al-Jazeera et soutenait les Frères musulmans de l'ancien président Mohamed Morsi, déposé par l'armée en juillet 2013.

Lors d'un premier procès en juin 2014, deux des accusés avaient écopé de sept ans de prison et le troisième de dix ans. Mais la Cour de cassation avait annulé les condamnations.

Condamnation par contumace

Deux des accusés, le Canadien d'origine égyptienne Mohamed Fahmy et l'Egyptien Baher Mohamed ont été libérés sous caution en février après avoir passé plus d'un an derrière les barreaux. Le troisième, l'Australien Peter Greste, a été remis en liberté et expulsé d'Egypte. Tous trois travaillaient pour l'antenne anglophone d'Al-Jazeera.

Le journaliste canadien et son confrère égyptien étaient présents samedi au tribunal. Le troisième accusé était jugé par contumace.

afp/mre

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"Scandaleux et répugnant"

La condamnation est "scandaleuse et répugnante", a fustigé le directeur exécutif de l'antenne anglophone de la chaîne qatarie.

Ce verdict est "une attaque délibérée contre la liberté de la presse", a de son côté réagi la chaîne dans un communiqué.
Elle a dénoncé une décision qui "défie la logique et la liberté", et promis qu'elle ferait tout jusqu'à ce que ses employés "soient libérés".

Le directeur exécutif d'Al-Jazeera English, Giles Trendle, a dénoncé un "verdict scandaleux et répugnant". "Nous sommes choqués", a-t-il ajouté à la télévision.

Au moins 18 journalistes emprisonnés

Selon le Committee to Protect Journalists (CPJ), au moins 18 journalistes, essentiellement accusés d'appartenir aux Frères musulmans, sont derrière les barreaux en Egypte.