Publié

La zone euro a reçu les nouvelles propositions de réformes de la Grèce

Alexis Tsipras avec son ministre de l'Intérieur Nikos Voutsis, jeudi, au parlement grec. [EPA/Keystone - Pantelis Saitas]
Athènes finalise son plan de réforme pour tenter de convaincre l'Europe / Forum / 5 min. / le 9 juillet 2015
La Grèce a remis jeudi soir dans les temps à la zone euro ses nouvelles propositions de réformes pour espérer obtenir un troisième plan d'aide financière, a fait savoir le porte-parole de l'Eurogroupe.

"Les nouvelles propositions grecques ont été reçues par le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, il est important que les institutions (créanciers) les prennent en compte dans leur évaluation", a indiqué ce porte-parole, Michel Reijns, sur son compte Twitter.

Le tweet de l'Eurogroupe

Ces propositions de réformes devaient être remises jeudi avant minuit (22H00 GMT) aux créanciers d'Athènes (UE, BCE, FMI), qui avaient fixé un ultimatum.

Les créanciers vont se pencher "immédiatement" sur ces documents, a confié une source européenne, puis elles seront soumises samedi aux ministres des Finances de la zone euro, avant un sommet extraordinaire des 28 pays de l'Union européenne convoqué dimanche à Bruxelles.

>> Lire aussi : Les propositions grecques ressemblent au mesures rejetées lors du référendum

Avec ces propositions sur la table, les créanciers vont aussi pouvoir "estimer le montant du programme d'aide" pour la Grèce, a indiqué une deuxième source européenne. Ces propositions seront également soumises au parlement grec vendredi.

Dialogue renoué

Jeudi, les pays les plus conciliants envers Athènes semblaient vouloir croire à une issue positive après la multiplication de déclarations alarmistes ces dernier jours.

>> lire aussi : Les statistiques qui révèlent l'ampleur de la crise en Grèce

"Le sentiment est que le dialogue est noué ou renoué, qu'il y a une issue", a fait valoir le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. Le Premier ministre français, Manuel Valls, avait salué la veille une "réelle volonté d'avancer et de réformes" et le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, un changement de ton "positif".

Les pays tenants d'une ligne dure, notamment l'Allemagne, se sont abstenus de commentaires pessimistes.

>> Des mesures commencent à fuiter, écoutez le 12h30 :

Alexis Tsipras. [NurPhoto/AFP - Panayiotis Tzamaros]NurPhoto/AFP - Panayiotis Tzamaros
Les premières mesures du gouvernement grec commencent à filtrer / Le 12h30 / 1 min. / le 9 juillet 2015

"Réanimer une économie en chute libre"

Pour Pascal Lamy, ancien directeur de l'OMC et ancien commissaire européen, les propositions du Premier ministre grec Alexis Tsipras semblent aller dans le bon sens. Mais il ne s'agit que de mesures budgétaires, a-t-il souligné jeudi soir dans l'émission Forum.

"Il va falloir probablement un programme de plus grande ampleur pour réanimer une économie grecque qui est en chute libre", note le socialiste français.

>> Ecoutez Pascal Lamy dans l'émission Forum :

Le Français Pascal Lamy, ancien directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). [AFP - Eric Piermont]AFP - Eric Piermont
Les arguments d'Alexis Tsipras pour sauver la Grèce sont-ils convaincants? / Forum / 9 min. / le 9 juillet 2015

Le FMI a pour sa part assoupli sa position. Sa directrice Christine Lagarde s'est déclarée favorable à un allègement de la dette grecque.

Christine Lagarde se dit favorable à un allègement de la dette grecque
Christine Lagarde se dit favorable à un allègement de la dette grecque / 12h45 / 37 sec. / le 9 juillet 2015

afp/olhor

Publié

Vers un Sommet européen plus serein?

Si la proposition grecque est jugée satisfaisante, les dirigeants européens pourraient donner leur feu vert à un nouveau programme d'aide dimanche, lors d'un sommet exceptionnel à Bruxelles élargi aux 28 pays de l'Union européenne, les conséquences politiques de la crise grecque s'étendant bien au-delà de la seule zone euro.

La Grèce a adressé formellement mercredi à la zone euro, son principal créancier, cette nouvelle demande d'aide sur trois ans.

Dans le cas contraire, le sommet pourrait se transformer en sommet de crise, amorçant une sortie de la Grèce de la monnaie unique, "un scénario noir" que les Européens n'ont plus exclu ces derniers jours.