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L'Afrique du Sud promet de punir les auteurs de violences xénophobes

L'Afrique du Sud est le théâtre de violences xénophobes
L'Afrique du Sud est le théâtre de violences xénophobes / 12h45 / 1 min. / le 19 avril 2015
Le gouvernement sud-africain a promis dimanche de punir les auteurs des violences xénophobes, alors que le Malawi et le Zimbabwe s'apprêtaient à rapatrier certains de leurs ressortissants.

"Nous envoyons un avertissement sérieux à ceux qui se livrent à des actes de violence publique. Nous vous trouverons et vous aurez à affronter la loi dans toute sa rigueur", a lancé le ministre de l'Intérieur Malusi Gigaba, lors d'une conférence de presse retransmise en direct par la télévision dimanche matin.

Selon lui, 307 personnes ont été arrêtées depuis le début des violences, fin mars, qui visent les communautés étrangères africaines établies en Afrique du Sud. Samedi, la police avait confirmé le bilan officiel de 7 décès dus aux violences xénophobes, alors que certaines associations parlent d'une quinzaine de victimes.

Des incidents isolés ont encore eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, à Johannesburg et à Durban (est), même si la vague de violences semblait être partiellement retombée.

"Trop tard"

Le président Jacob Zuma, accusé de passivité aux premiers jours des incidents, a finalement annulé samedi un voyage en Indonésie, et s'est rendu dans la soirée à Durban pour y rencontrer des étrangers regroupés dans un camp après avoir fui leurs quartiers pour échapper aux agressions.

Il les a enjoints à rester en Afrique du Sud, mais l'accueil a été globalement hostile. "Trop tard, trop tard !", "Rentre chez toi, rentre chez toi !", lui a crié la foule.

Sans attendre, le Zimbabwe et le Malawi, deux des principaux pays d'immigration africaine vers l'Afrique du Sud, avec le Mozambique et la République démocratique du Congo, ont d'ailleurs annoncé le rapatriement de ceux de leurs ressortissants qui le désirent. Certains bus ont déjà été affrétés.

afp/fme

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Conséquences économiques

La presse dominicale sud-africaine continuait à faire ses gros titres sur cette flambée xénophobe, notant les dommages irréversibles infligés à l'image du pays, sept ans après des émeutes de même nature qui avaient fait 62 morts en mai 2008.

Plusieurs journaux pointaient aussi les possibles conséquences de ces violences pour les entreprises sud-africaines implantées en Afrique, et pour l'économie nationale en général.

Le ministre de l'Intérieur Malusi Gigaba s'est adressé "aux pays qui continuent d'investir en Afrique du Sud". "L'Afrique du Sud est une démocratie constitutionnelle régie par l'Etat de droit (...), les investisseurs sont les bienvenus pour faire des affaires".