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Doutes sur l'identité d'un des Français identifiés parmi les bourreaux de l'EI

L'Américain Peter Kassig avait été enlevé en 2013 en Syrie. [Lefteris Pitarakis]
Le groupe Etat islamique avait revendiqué dans une vidéo diffusée dimanche la décapitation de l'otage américain Peter Kassig et d'une quinzaine de soldats syriens. - [Lefteris Pitarakis]
L'un des deux Français identifiés par la justice comme l'un des bourreaux du groupe Etat islamique aurait démenti sur Twitter apparaître sur la vidéo diffusée dimanche.

La justice française a affirmé mercredi qu'un jeune Français qui a rejoint le groupe Etat islamique sous le nom de guerre d'Abou Othman apparaît sur la vidéo de l'exécution d'un otage américain et de soldats syriens dimanche. Converti à l'Islam, il se serait rendu en Syrie à l'automne 2013.

Jeudi, alors que certains spécialistes émettent des doutes sur l'identité du djihadiste, le jeune homme a démenti sur Twitter être l'homme figurant sur la vidéo. Ce compte n'a toutefois pour l'heure pas pu être authentifié.

"J'annonce clairement que ce n'est pas moi sur la vidéo", a-t-il tweeté en début d'après-midi. "Le pire, c'est que ma famille leur a bien dit que, non, ce n'était pas moi, ils ont reconnu direct que ce n'était pas moi", a-t-il poursuivi, avant de se moquer des renseignements généraux et de se dire "prêt pour le prochain épisode".

Doutes de spécialistes

Des doutes avaient déjà émergé mercredi. Wassim Nasr, journaliste à France 24, a notamment relevé sur Twitter l'accent syrien parfait de l'homme de la vidéo, alors qu'il serait arrivé que depuis quelques mois en Syrie, et la couleur des yeux, différente de celle d'Abou Othman.

Toujours sur Twitter, Romain Caillet, chercheur à l'Institut français du Proche-Orient, avait lui aussi fait par de ses doutes. Il relève également l'accent syrien ainsi que les différences physiques et ajoute que "ça n'a aucun sens de mettre deux Français dans une vidéo censée représenter la "Oumma" dans toute sa diversité". D'après lui, une représentation de la "Oumma" (Nation islamique) impliquerait que chaque djihadiste de la vidéo soit d'une nationalité différente.

Cette hypothèse est soutenue par le journaliste de RFI David Thomson, qui cite plusieurs sources au sein de l'EI.

Plus de 1000 Français

Dès lundi, la justice française avait annoncé avoir identifié un premier Français de 22 ans dans la vidéo de propagande de l'EI montrant la mise à mort de 18 Syriens et de l'Américain Peter Kassig.

Plus de 1100 Français sont impliqués dans les filières djihadistes et 376 d'entre eux sont actuellement présents en Syrie ou en Irak, selon les autorités françaises. Une quarantaine y ont déjà trouvé la mort.

vtom

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