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La zone de risque de transmission d'Ebola serait plus vaste qu'attendu

La transmission du virus Ebola, qui sévit actuellement en Afrique (ici des mesures sanitaires en Sierra Leone), aurait une zone "à risque" de transmission à l'homme plus étendue qu'attendu. [AP Photo - Michael Duff]
La transmission du virus Ebola, qui sévit actuellement en Afrique (ici des mesures sanitaires en Sierra Leone), aurait une zone "à risque" de transmission à l'homme plus étendue qu'attendu. - [AP Photo - Michael Duff]
Une carte des risques de transmission du virus Ebola à l'homme publiée lundi dans eLife révèle que cette zone est plus étendue qu'attendu. Une vingtaine de pays à risque ont été identifiés.

Plus de 22 millions de personnes vivent dans des régions africaines où existe un risque de transmission du virus Ebola de l'animal à l'homme, selon une nouvelle carte des risques publiée lundi dans le journal eLife par des chercheurs de l'Université d'Oxford. Cette zone est nettement plus étendue que celle attendue jusqu'ici. Une vingtaine de pays à risques ont été identifiés.

Pour cela, les facteurs environnementaux (tels que la température, la végétation ou la distribution des chauve-souris) présents lors des flambées animales déjà observées dans le passé dans 7 pays (Congo, République démocratique du Congo (RDC), Gabon, Guinée, Côte d'Ivoire, Sud Soudan et Ouganda) ont été étudiés.

Quinze autres pays à risque

Les chercheurs britanniques en ont déduit qu'une transmission de l'animal à l'homme était possible dans 15 autres pays présentant des conditions très similaires: Angola, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Ethiopie, Ghana, Libéria, Madagascar, Malawi, Mozambique, Nigeria, Rwanda, Sierra Leone, Tanzanie et Togo.

afp/jvia

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Trentaine de cas confirmés

L'épidémie actuelle est apparue en Guinée d'où elle s'est propagée vers le Liberia, la Sierra Leone et le Nigeria.

Les chercheurs relèvent qu'à ce jour, il n'y a eu qu'une trentaine de cas confirmés de transmission du virus de l'animal à l'homme, en général par le biais de contacts étroits comme la chasse ou manipulation d'animaux infectés.

Ces chercheurs ont modélisé toutes les informations disponibles depuis l'apparition du virus Ebola en 1976, lors de deux flambées simultanées à Nzara (Soudan) et à Yambuku (RDC).

Vers une stratégie de l'Union africaine

L'Union africaine (UA) s'est réunie lundi à Addis Abeba pour définir une stratégie à l'échelle du continent face à l'épidémie d'Ebola. Parmi les mesures discutées figurent des suspensions de vols - déjà partiellement en place - et la fermeture des frontières maritimes et terrestres.

La présidente de la Commission des UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a reconnu que la crise avait "mis en lumière la faiblesse des systèmes de santé" dans les pays concernés, pointant la "grave pénurie" de personnel de santé.

Selon l'ONU, 600 millions de dollars sont nécessaires immédiatement pour faire face à la crise.

Surveillance des animaux

Pour les chercheurs, il est important de renforcer la surveillance des animaux dans les pays à haut-risque pour qu'ils puissent se préparer à contenir rapidement toute nouvelle flambée chez l'homme.

En effet, le virus, qui compte 5 espèces distinctes, s'introduit dans l'homme après un contact avec des animaux infectés. Il se propage ensuite par transmission interhumaine, à la suite de contacts étroits avec du sang, des sécrétions ou des liquides biologiques de personnes infectées.

En Afrique, l'infection a été constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de singes, d'antilopes des bois et de porcs-épics mais aussi de chauve-souris, qui passent pour être le "réservoir naturel" probable du virus Ebola.