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Sept ans de prison pour des journalistes d'Al-Jazeera en Egypte

Les trois journalistes d'Al-Jazeera ont été condamnés à sept ans de prison en Égypte
Les trois journalistes d'Al-Jazeera ont été condamnés à sept ans de prison en Égypte / 12h45 / 1 min. / le 23 juin 2014
La justice égyptienne a prononcé des peines de sept à dix ans de prison contre les trois journalistes de la chaîne de télévision Al-Jazeera accusés d'avoir soutenu une "organisation terroriste".

Trois journalistes travaillant pour Al-Jazeera, dont un reporter australien et un Canado-Egyptien, ont été condamnés au Caire pour avoir soutenu une "organisation terroriste", une expression qui désigne vraisemblablement les Frères musulmans.

Ils étaient poursuivis pour avoir publié de fausses informations de nature à saper l'intérêt national et d'avoir fourni de l'argent, du matériel et des informations à des Egyptiens.

Vingt accusés

Outre les trois journalistes, deux autres accusés ont obtenu un acquittement et quatre autres ont écopé de sept ans. Huit autres personnes étaient également jugées par contumace. Elles ont écopé de 10 ans de prison.

Au total, 20 personnes comparaissaient dans cette affaire. Seize Egyptiens étaient accusés d'appartenance à une "organisation terroriste" - les Frères musulmans - et d'avoir cherché à "nuire à l'image de l'Egypte". Quatre étrangers se voyaient reprocher d'avoir diffusé "de fausses nouvelles" en vue de soutenir la confrérie.

agences/fisf

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Les Etats-Unis ont aussi exhorté l'Egypte à gracier les journalistes ou a commuer leurs peines. Mais un responsable à la présidence égyptienne a indiqué qu'aucune grâce présidentielle ne pouvait intervenir avant qu'une cour d'appel n'ait statué sur l'affaire.
L'Australie s'est dite "consternée". Les Pays-Bas et le Royaume-Uni, deux pays dont des ressortissants journalistes ont été condamnés par contumace, ont convoqué les ambassadeurs d'Egypte. Le Canada s'est dit "très déçu", dénonçant un processus juridique "incompatible avec les aspirations démocratiques de l'Égypte".
La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a dénoncé une répression de plus en plus sévère de la société civile et des médias. Pour elle, "il y a un risque que le déni de justice devienne la norme en Egypte".
Et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a critiqué les récentes décisions de justice en Egypte, se déclarant "très préoccupé" par la confirmation de 183 condamnations à mort et les peines de prison imposées à des journalistes d'Al-Jazeera.

Al-Jazeera, porte-voix du Qatar

L'Egypte considère Al-Jazeera comme le porte-voix du Qatar, auquel elle reproche son soutien à la confrérie des Frères musulmans, déclarée "organisation terroriste" en Egypte.

Le bureau d'Al-Jazeera en Egypte a fermé le 3 juillet 2013, jour de la destitution de l'ancien président Mohamed Morsi issu des Frères musulmans.

Ce jugement "défie la logique, le bon sens et toute apparence de justice", a réagi la chaîne du petit émirat gazier, qui a demandé à l'Egypte d'invalider le verdict et les sentences.

Un jugement vivement dénoncé

Les Etats-Unis ont exhorté l'Egypte à gracier les journalistes ou a commuer leurs peines. L'Australie s'est quant à elle dite "consternée".

Les Pays-Bas et le Royaume-Uni, deux pays dont des ressortissants journalistes ont été condamnés par contumace, ont convoqué les ambassadeurs d'Egypte.

Le Canada s'est dit "très déçu", dénonçant un processus juridique "incompatible avec les aspirations démocratiques de l'Égypte".

La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon se sont déclarés préoccupés.