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Un militant ukrainien disparu pendant une semaine dit avoir été torturé

Dmytro Bulatov : "J'ai été crucifié"
Dmytro Bulatov J'ai été crucifié / L'actu en vidéo / 24 sec. / le 31 janvier 2014
Dmytro Boulatov, un militant ukrainien très actif contre le président Viktor Ianoukovitch, enlevé le 22 janvier et relâché jeudi soir, a raconté vendredi avoir été torturé pendant une semaine.

Un militant anti-Ianoukovitch, âgé de 35 ans et père de trois enfants, porté disparu depuis le 22 janvier, a été abandonné jeudi soir dans une forêt de la banlieue de Kiev après avoir été retenu dans un endroit inconnu. Il a réussi à rejoindre un village d'où il a appelé au secours.

"On m'a crucifié, on m'a coupé une oreille et on m'a tailladé le visage, on m'a roué de coups sur tout le corps. Mais, Dieu merci, je suis vivant", a déclaré Dmytro Bulatov, selon des images des chaînes de télévision Kanal 5 et 1+1. Il est actuellement hospitalisé, mais sa vie n'est pas en danger. Il a également dit qu'à en juger par leur accent, ses ravisseurs étaient à son avis des Russes.

Enquête contre X

Le ministère ukrainien de l'Intérieur a annoncé l'ouverture d'une enquête contre X pour "enlèvement", ajoutant que Dmytro Bulatov avait été frappé le 22 janvier à la tête dans un quartier excentré de Kiev par des inconnus qui l'ont ensuite emmené en voiture.

Dmytro Bulatov est l'un des leaders d'Automaïdan. Ce mouvement de manifestants en voiture avait organisé plusieurs actions spectaculaires devant la résidence du chef de l'Etat près de Kiev.

ats/pym 

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Indignation européenne

La cheffe de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a exprimé son indignation. "Je suis consternée par les signes évidents de torture prolongée et le traitement cruel infligé au militant" a-t-elle écrit dans un communiqué.

Catherine Ashton a lié l'affaire de Dmytro Bulatov à celle du militant Iouri Verbitski, dont le corps, portant des marques de tortures, avait été retrouvé dans une forêt le 22 janvier.

Catherine Ashton a demandé aux autorités ukrainiennes "de prendre toutes les mesures nécessaires pour remédier à l'atmosphère actuelle d'intimidation et d'impunité qui permet que de tels actes aient lieu".

L'amnistie exacerbe les tensions entre pouvoir et opposants

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a promulgué vendredi une amnistie dans le cadre de concessions faites aux opposants. La loi a cependant été refusée par les protestataires, car elle leur enjoint de quitter dans les 15 jours les lieux publics qu'ils occupent.

Un groupe d'opposants radicaux, Pravy Sektor, a même menacé de revenir à des actions violentes si les opposants restent incarcérés et si les négociations ne reprennent pas.