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La journée la plus sanglante des dernières années en Egypte

Egypte: selon un bilan officiel, les violences ont fait plus de 450 morts
Les violences auraient fait plus de 450 morts / 12h45 / 1 min. / le 15 août 2013
Plus de 500 personnes ont été tuées dans la dispersion des manifestants pro-Morsi mercredi en Egypte, selon le dernier bilan des autorités. Les Frères musulmans ont appelé à manifester jeudi.

Le bilan de la dispersion violente de manifestants pro-Morsi mercredi au Caire a été revu à la hausse jeudi. Le dernier bilan du gouvernement égyptien fait état de 525 morts, 482 civils et 43 policiers, et plusieurs milliers de blessés.

Il s'agit du jour le plus sanglant des dernières années en Egypte. Et le bilan pourrait encore grimper, les Frères musulmans parlent eux toujours de 2200 morts et 10'000 blessés, des chiffres qui demeurent invérifiables.

Le couvre-feu instauré en Egypte a permis de ramener le calme dans la nuit. [Anadolu Agency - Mohamed Hossam - Anadolu Agency]
Le couvre-feu instauré en Egypte a permis de ramener le calme dans la nuit. [Anadolu Agency - Mohamed Hossam - Anadolu Agency]

Après une nuit sans incident majeur, l'Egypte se préparait jeudi à une nouvelle journée sous très haute tension. Les Frères musulmans ont en effet appelé leurs partisans à de nouvelles manifestations dans la capitale.

Divisions à la tête du pouvoir

Après le bain de sang de mercredi, la présidence égyptienne a annoncé l'instauration de l'état d'urgence au Caire et dans 13 provinces à compter de 16 heures et pour une durée minimale d'un mois. Un couvre-feu a également été mis en place entre 19 heures et 6 heures du matin.

Suite à ces violences, le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei a démissionné de son poste de vice-président, refusant "d'assumer les conséquences de décisions avec lesquelles il n'était pas d'accord".

Le Premier ministre nommé par l'armée Hazem Beblawi a, lui, salué la police pour "sa très grande retenue". Il s'est engagé dans le même temps à poursuivre la mise en oeuvre du processus qui doit conduire à des élections début 2014.

"Représailles" contre les coptes

Au moins quatre églises coptes ont été attaquées mercredi. Les militants ont notamment accusé à cet égard les pro-Morsi de mener "une guerre de représailles" contre les coptes, dont le patriarche avait soutenu la décision de l'armée de destituer le président, toujours retenu au secret.

Lire aussi: Berne déconseille aux Suisses de se rendre en Egypte

afp/dk

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Navi Pillay demande une enquête

La Haut commissaire de l'ONU en charge des droits de l'homme Navi Pillay a demandé jeudi une enquête sur les agissements des forces de sécurité en Egypte dans les affrontements de mercredi.

Dans un communiqué, Navi Pillay déclare qu'il "faut une enquête indépendante, impartiale, effective et crédible sur les agissements des forces de sécurité, et tous ceux qui auront été reconnus coupables" devront "en répondre".

La communauté internationale inquiète

La communauté internationale continue à s'inquiéter de la situation en Egypte.

La France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie ont ainsi convoqué jeudi matin les ambassadeurs égyptiens pour évoquer la dégradation de la situation.

François Hollande a appelé à tout mettre "en oeuvre pour éviter la guerre civile" et à ce que des élections soient organisées dans les meilleurs délais. L'Allemagne a elle prié les Egyptiens d'empêcher une escalade.

La Russie a pour sa part recommandé à ses ressortissants de s'abstenir de se rendre en Egypte et à ceux qui s'y trouvent de ne pas sortir après 19h00.