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L'attitude de la Suisse dans l'affaire Cahuzac fustigée en France

Charles de Courson [JOEL SAGET]
Charles de Courson ne comprend pas pourquoi la Suisse a emprisonné Pierre Condamin-Gerbier. - [JOEL SAGET]
Le président d'une commission d'enquête française dans l'affaire Cahuzac estime que l'attitude de la Suisse dans ce dossier fiscal n'est pas digne d'une démocratie.

Le président de la commission d'enquête parlementaire sur l'action du gouvernement pendant l'affaire Cahuzac Charles de Courson fustige l'attitude de la Suisse dans une interview publiée par le journal Le Temps.

Ses propos font suite à la mise en détention préventive de l'ex-cadre de l'établissement financier suisse Reyl Pierre Condamin-Gerbier, témoin dans l'affaire Cahuzac, arrêté en Suisse le 5 juillet, peu après avoir affirmé avoir remis à la justice française des informations sur des personnalités ayant détenu un compte en Suisse.

Une attitude jugée inacceptable

"Le juste est emprisonné, c'est incroyable" déplore Charles de Courson, le président de la commission d'enquête et député de centre droit.

"L'attitude de la Suisse est inacceptable pour une démocratie digne de ce nom", poursuit le centriste, qui fustige la pratique cantonale des forfaits fiscaux et l'interprétation "restrictive" des règles en matière d'échange d'informations.

"Il faut arrêter l'hypocrisie généralisée", ajoute-t-il. "Que ceux qui ont commis des crimes accusent ceux qui les dénoncent: il faut être en Suisse pour voir cela", critique-t-il enfin.

De son côté, Yann Galut, député PS et rapporteur du projet de loi contre la fraude fiscale qui a auditionné Pierre Condamin-Gerbier à huis clos, qualifie cette interpellation de "message menaçant envoyé par la Suisse à l'intention des lanceurs d'alerte", dans une déclaration au journal Le Temps.

afp/moha

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La commission d'enquête se réunit mardi

La commission parlementaire sur l'affaire Cahuzac va entendre mardi soir le ministre de l'Economie Pierre Moscovici qui avait autorité sur l'ex-ministre du budget et a été critiqué par certains pour avoir tardé à réagir.

La commission cherche à établir "d'éventuels dysfonctionnements dans l'action du gouvernement et des services de l'Etat", entre le 4 décembre 2012, qui correspond à la publication par le site Mediapart d'informations sur l'existence d'un compte en Suisse détenu par Jérôme Cahuzac, et le 2 avril 2013, jour de ses aveux.

L'ancien ministre du Budget a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale.