Le chef de l'Etat sortant en Equateur, Rafael Correa, a été réélu dimanche à la présidentielle avec 56% des voix selon un décompte partiel publié par le Conseil national électoral .
Dirigeant charismatique et populaire, cet économiste de 49 ans, qui a impulsé un virage socialiste depuis son arrivée au pouvoir en 2006, a promis de renforcer sa "révolution", durant le dernier mandat de quatre ans que lui autorise la loi.
Drapeaux verts
Rafael Correa devance nettement son principal concurrent, le banquier conservateur Guillermo Lasso, crédité de 24%.
Le président sortant a "obtenu la réelection et cela mérite notre respect", a admis Guillermo Lasso, au bord des larmes, devant ses militants, réunis dans le port de Guayaquil (sud-ouest).
Après l'annonce des résultats, les rues ont été envahies par une forêt de drapeaux verts, la couleur du parti présidentiel Alianza Pais. "Rafael, on t'aime", a crié la foule, au milieu des pétards et concerts de klaxons.
Favori depuis des semaines, le président vise une majorité absolue au parlement, où son parti ne dispose que de 42% des sièges, après les élections générales de dimanche, durant lesquelles les Equatoriens choisissaient aussi leurs représentants.
afp/pym
Un style intransigeant
Issu d'une famille modeste, Rafael Correa, catholique fervent, formé grâce à une bourse dans une grande université américaine, s'est forgé une forte popularité en utilisant la rente pétrolière, principale ressource, pour financer des programmes de santé et d'éducation ou améliorer le réseau routier.
Le style intransigeant de Rafael Correa, qui a imposé un moratoire sur la dette extérieure et contraint les multinationales pétrolières à verser plus de dividendes à l'Etat, lui a permis d'obtenir une longévité record dans un pays qui a vu défiler dirigeants en dix ans avant son arrivée.
Ses détracteurs pointent ses amitiés avec Cuba et le président vénézuélien Hugo Chavez.
Même s'il affiche une attitude plus pragmatique, Rafael Correa a nargué récemment Washington en accordant l'asile au fondateur australien du site WikiLeaks Julian Assange dans l'ambassade du pays à Londres.