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Ouverture avec retard d'un sommet sous tension sur le budget européen

Le Premier ministre polonais Donald Tusk et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso à leur arrivée au sommet européen à Bruxelles jeudi. [JOHN THYS]
Le Premier ministre polonais Donald Tusk et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso à leur arrivée au sommet européen à Bruxelles jeudi. - [JOHN THYS]
Le sommet consacré au budget européen 2014-2020 a ouvert avec plusieurs heures de retard jeudi à Bruxelles alors que plusieurs pays doutent qu'un accord soit trouvé.

Le sommet sur le budget des Européens à l'horizon 2020 s'est ouvert jeudi soir avec beaucoup de retard. Au préalable, les dirigeants ont multiplié les réunions en petit comité pour rapprocher les tenants d'une réduction des dépenses et les défenseurs d'un budget plus ambitieux.   

Les chefs d'Etat ou de gouvernement ont entamé officiellement leurs travaux vers 20h45 après des heures de conciliabules.

Un nouvel échec reste possible

"Si nous montrons tous un sens du compromis, un accord sur le budget est à notre portée", a déclaré le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. "Mais nous n'y sommes pas encore", a-t-il reconnu. Le risque d'un nouvel échec, après celui de novembre, reste d'actualité. Plusieurs dirigeants ont clairement menacé de s'opposer à tout accord trop éloigné de leurs intérêts.

A son arrivée, la chancelière allemande Angela Merkel a émis des doutes sur les chances de parvenir à un accord, car les positions sont "encore éloignées", même si elle s'est engagée à faire "tout son possible".

Les dirigeants consultés un à un

Selon plusieurs sources européennes, Herman Van Rompuy entamera la discussion en questionnant les participants. Il demandera aux chefs d'Etat ou de gouvernement s'ils approuvent le principe d'un budget avec quelque 960 milliards d'euros (1183 milliards de francs) de crédits d'engagement, soit le plafond autorisé.  

Il les consultera aussi pour savoir s'ils acceptent les 913 milliards (1125 milliards de francs) de crédit de paiement. Cela représente les dépenses effectives pour les sept prochaines années.   

Un écart plus grand entre les deux chiffres "peut être discuté, mais le montant des crédits de paiement ne peut pas être inférieur à 913 milliards d'euros", a affirmé un négociateur. Les chiffres de 900 et 905 milliards cités par plusieurs délégations sont "inconcevables", a-t-il commenté.   

Des coupes exigées par plusieurs pays

"En novembre, les chiffres présentés étaient vraiment trop élevés. Ils doivent redescendre. Et si ce n'est pas le cas, il n'y aura pas d'accord", a averti à son arrivée à Bruxelles le Premier ministre britannique David Cameron.

Il s'agit de sa première sortie européenne depuis le discours de janvier dans lequel il a annoncé l'organisation d'un référendum sur la présence de son pays au sein de l'UE.   

Le Premier ministre tchèque, Petr Necas, s'est dit prêt à mettre son veto à une proposition "inacceptable" pour le développement de son pays.

Les montants présentés fin 2012 par Herman Van Rompuy étaient de 973 milliards pour les engagements et de 943 milliards pour les paiements. Cette proposition avait été rejetée par le Royaume-Uni, mais aussi l'Allemagne, les pays nordiques et les Pays-Bas.

ats/afp/jgal

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La France et l'Italie font front commun

Le président François Hollande a prévenu qu'il refuserait un compromis s'il "oublie l'agriculture et ignore la croissance". Il est soutenu dans sa démarche par l'Italie.

"Nous sommes très soucieux de la qualité du résultat, en termes de cohérence pour la priorité à la croissance et d'équité entre les Etats membres", a rappelé le chef du gouvernement, Mario Monti.

Un budget sous le signe de l'austérité

L'essentiel des coupes sera opéré dans l'enveloppe demandée pour les infrastructures. Elle devrait être divisée par deux et passer de 40 à "moins de 20 milliards d'euros" pour les sept prochaines années.   

Des coupes ont aussi été opérées dans le financement de l'administration et des actions extérieures. Est également affecté le Fonds de solidarité, destiné notamment en France aux Restos du Coeur, ramené de 7 à 4,5 milliards d'euros.   

En tout état de cause, le budget 2014-2020, frappé de plein fouet par l'austérité, sera nettement inférieur à celui de la période précédente (2007-2013). Celui-ci dépassait les 1000 milliards d'euros (1232 milliards de francs).