Une violente explosion manifestement due au gaz a tué jeudi au moins 32 personnes, selon un nouveau bilan, et en a blessé une centaine à Mexico dans un gratte-ciel de 214 m de haut qui abrite le siège du géant pétrolier Pemex. Les secouristes recherchaient encore dans la nuit d'autres victimes dans les décombres.
Un "séisme"
"C'était comme pendant un tremblement de terre", a raconté une employée de Pemex, Astrid Garcia Treviño, qui sortait à peine de la tour pour aller faire une course. "Je suis revenue, j'ai vu toute la partie basse de l'immeuble détruite et je n'ai pas pu rentrer", a-t-elle expliqué. "Dans l'entresol, il y avait plus de mille personnes. C'est là que les employés pointent", a ajouté l'employée visiblement choquée.
L'explosion est survenue à 16h et, à minuit, la Croix-Rouge recensait 15 morts, selon un bilan encore provisoire dressé par son porte-parole à Mexico, Francisco Suinaga. Les autorités municipales évoquaient, elles, plus de 100 blessés. Le drame s'est produit au moment où la majorité des quelque 3500 employés de Pemex s'apprêtaient à quitter leur travail.
"C'était terrible, la tour tremblait et des débris ont commencé à tomber, on ne pouvait même pas voir les gens qui étaient à côté de nous", a témoigné Cristian Obele, un autre employé de Pemex.
Recherche active
Toute la nuit, l'unité Topos, spécialisée dans la recherche de victimes ou de survivants dans les décombres après les tremblements de terre, s'employait avec l'aide de chien de décombres à fouiller les débris.
Le président mexicain Enrique Pena Nieto et le maire de Mexico Miguel Angel Mancera se sont rendu sur les lieux et les policiers ont bouclé les avenues et rues autour de l'édifice.
Causes encore incertaines
Un porte-parole du Service de la protection civile de Mexico a indiqué que la déflagration semblait être due à "une accumulation de gaz dans un local électrique" qui dessert la Tour Pemex, dans les tout premiers étages.
"Nous ne connaissons pas encore la cause précise de l'explosion", a déclaré le ministre de l'Intérieur Miguel Angel Osorio Chong.
agences/moha
Drames précédents chez Pemex
Pemex, quatrième compagnie pétrolière au monde avec une production de quelque 2,5 million de barils par jour, avait édifié ce gratte-ciel dans les années 1980, à l'époque le plus haut d'Amérique latine.
L'entreprise a déjà été frappée par plusieurs drames. En 2012, une violente explosion accidentelle avait tué 30 personnes sur un de ses sites gaziers près de Reynosa, non loin de la frontière américaine.
En décembre 2010, un de ses oléoducs avait explosé à San Martin Texmelucan, dans le centre, tuant 29 personnes et faisant plus de 50 blessés.
Et en 2007, 21 employés de Pemex avaient péri dans une impressionnante fuite de gaz sur une plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique, la plupart se noyant après avoir paniqué et sauté dans l'eau.