Publié

Google actualise sa carte de la Corée du Nord, avec les goulags

La technologie va-t-elle finir par faire plier le régime nord-coréen? [pavalena]
La Corée du Nord, version open data / Les temps modernes / 5 min. / le 15 janvier 2013
Google a publié une carte actualisée de la Corée du Nord identifiant notamment les camps d'internement du régime communiste, ainsi qu'un site de recherche sur le nucléaire au coeur de tensions croissantes entre Pyongyang et la communauté internationale.

Le géant américain Google a actualisé sa carte de la Corée du Nord en y incluant notamment les goulags. "Pendant longtemps, la Corée du Nord est demeurée l'une des plus vastes zones dotées de données cartographiques limitées. Aujourd'hui nous y remédions", a déclaré sur son blog Jayanth Mysore, un responsable de Google Map Maker.

Contributions d'internautes

La carte du pays sur Google Maps est composée à partir du service Google Map Maker grâce à des contributions d'internautes, un peu sur le modèle de l'encyclopédie en ligne Wikipédia, essentiellement sur la foi d'images satellite.

Les données proviennent notamment de bloggers qui ont ainsi pu publié un atlas détaillé de ce pays très fermé (voir la dernière note à ce propos sur le blog North Korean Economy Watch).

Sur Google, la carte propose un aperçu désormais plus détaillé de Pyongyang avec des écoles, des hôtels, des hôpitaux, une cathédrale, un marché et des parcs ci et là de part et d'autre du fleuve Taedong qui traverse la capitale.

Goulags et site de recherche nucléaire

A l'extérieur de Pyongyang, la carte est encore plus clairsemée: quelques grandes villes, des aéroports, une raffinerie, un site de recherche nucléaire et surtout des taches grisâtres représentant des camps d'internement.

A 100 km au nord-est de Pyongyang par exemple, le camp (kwan-li-so) N°18 est identifié comme "goulag". Dans un rapport de mai 2011, Amnesty International affirmait que les camps d'enfermement ont augmenté en taille et en nombre ces dix dernières années et renferment actuellement quelque 200'000 personnes dans des conditions qu'elle qualifiait d'"atroces".

Google avait déjà participé à dévoiler l'emplacement des camps d'internement nord-coréens grâce à son service d'image par satellite, Google Earth, abondamment utilisés par les ONG de défense des droits de l'homme.

afp/hend

Publié

Un pays très fermé

Les Nord-Coréens vivent dans l'un des pays les plus isolés et censurés au monde et n'ont donc pas accès à l'internet si l'on excepte une infime minorité de quelques centaines de personnes parmi l'élite et les étudiants.

Ils n'ont par conséquent aucun moyen de renseigner l'étranger sur la topographie, l'urbanisation ou la localisation d'installations stratégiques, d'où l'utilisation du système participatif Google Map Maker et des informations d'internautes hors du pays.

Les condamnations de Pyongyang par l'ONU

Les tensions entre Pyongyang et la communauté internationale sont à leur comble après le tir en décembre d'une fusée, considérée par Washington et ses alliés comme un nouvel essai de missile balistique.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté des sanctions élargies à l'encontre du régime nord-coréen qui a en retour annoncé son intention de procéder à un troisième essai nucléaire.