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La Congrès américain a définitivement adopté l'accord sur le budget

Barack Obama.
Barack Obama a obtenu l'expiration pour les plus riches des cadeaux fiscaux hérités de l'ère de George W. Bush.
La Chambre des représentants, dominée par les républicains, a donné son feu vert à l'accord sur le budget permettant d'éviter le "mur budgétaire". Cette approbation suit de quelques heures celle du Sénat et clôt pour quelques semaines le débat fiscal.

Le Congrès américain a adopté mardi soir une loi évitant aux Etats-Unis la cure d'austérité du "mur budgétaire". Cette décision constitue une victoire pour Barack Obama sur la fiscalité, mais repousse seulement de quelques semaines d'autres dossiers épineux.

"L'un des piliers de ma campagne présidentielle était de changer un code des impôts qui était trop favorable aux riches aux dépens de la classe moyenne", a déclaré le président américain, saluant le fait que cette décision ait été prise "grâce aux voix des démocrates et des républicains".

Malgré leur rejet de principe de toute hausse de la pression fiscale, une partie des républicains a en effet accepté de voter pour ce dispositif, qui augmente notamment le taux d'imposition des foyers aux revenus supérieurs à 450'000 dollars par an. L'alternative aurait été le "mur budgétaire", des hausses d'impôts pour la quasi-totalité des contribuables et des coupes claires dans les dépenses de l'Etat fédéral, en particulier de défense.

Epilogue d'escarmouches répétées et de négociations acharnées depuis des semaines, la Chambre a adopté ce dispositif par 257 contre 167. Moins de 24 heures plus tôt, le Sénat, siégeant une nuit de la Saint-Sylvestre pour la première fois en plus de 40 ans, l'avait adopté dans les mêmes termes par 89 voix contre huit. Ce compromis avait été négocié par le vice-président Joe Biden et le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.

Assurance chômage élargie

Certains élus républicains ont tenté mardi d'amender l'accord, en proposant 330 milliards de dollars de réduction des dépenses publiques en plus, mais ont dû y renoncer, faute de soutiens suffisants.

Barack Obama, qui a obtenu l'expiration, pour les plus riches, des cadeaux fiscaux hérités de l'ère de George W. Bush, a lui aussi dû dû transiger et certains dans le camp démocrate ne cachaient pas leur déception: il avait défendu avec force pendant sa campagne de réélection un seuil à 250'000 dollars plutôt qu'à 450'000.

L'accord élargit également l'assurance chômage de longue durée à deux millions de personnes pendant une année, tandis que la réduction de 109 milliards de dollars du budget de la défense et de projets de politique intérieure, prévue mardi, est repoussée de deux mois. Ces questions en suspens augurent donc d'une nouvelle bataille entre la Maison Blanche et les conservateurs.

Plafond de la dette

Avant de repartir pour Hawaii, M. Obama a d'ailleurs mis en garde ses adversaires républicains contre la tentation de prendre leur revanche budgétaire lors d'autres échéances qui se profilent à l'horizon, comme le nécessaire relèvement du plafond légal de la dette d'ici à la fin du premier trimestre. "Je négocierai sur beaucoup de choses, mais je ne débattrai pas encore avec le Congrès sur la nécessité d'acquitter les factures induites par les lois déjà adoptées", a-t-il martelé. A l'été 2011, un tel débat s'était envenimé, coûtant aux Etats-Unis une dégradation de la note de leur dette souveraine par l'agence Standard and Poor's.

Le Congressional Budget Office (CBO), organisme équivalent à la Cour des comptes et qui émane du Congrès, a de son côté déclaré que ce compromis accroîtrait de près de 4000 milliards de dollars le déficit fédéral sur une décennie, principalement parce qu'il étend les faibles taux d'imposition à presque tous les Américains.

ats/rber

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Soulagement sur les marchés financiers

Ce règlement de la crise aux dernières heures de la journée de mardi est arrivé à point pour éviter un éventuel décrochage des places financières, en particulier Wall Street, qui devait rouvrir mercredi après la trêve du Nouvel An.

Les marchés avaient manifesté leur nervosité lors des négociations menées depuis novembre. De fait, l'accord conclu à Washington a dopé les Bourses asiatiques mercredi.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng qui avait ouvert en hausse d'un peu plus de 1% s'appréciait de 1,91% à mi-séance à 12H00 (05H00 suisses), Séoul de 1,4% et Sydney de 1,26%. Les Bourses de Tokyo et Shanghai sont fermées depuis le Nouvel An.