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La votation sur une nouvelle Constitution divise l'Egypte

Le vote, comme ici à Alexandrie, s'est déroulé sous bonne surveillance.
Le vote, comme ici à Alexandrie, s'est déroulé sous bonne surveillance.
Les Egyptiens ont afflué samedi dans les bureaux de vote pour la première phase du référendum sur un projet de Constitution. Ce scrutin est dénoncé par l'opposition, qui accuse les islamistes de vouloir imposer un carcan religieux au pays.

Après les violences de la semaine dernière qui ont fait huit morts, le scrutin sur le projet de Constitution s'est déroulé dans le calme samedi en Egypte. Des groupes de défense des droits de l'homme ont fait état de quelques irrégularités mais rien d'assez grave pour remettre en cause la validité du vote un responsable de l'Arab Network for Human Rights Information, une organisation qui surveille le bon déroulement des opérations.

Le Front du salut national (FSN), une coalition des principaux mouvements d'opposition, a de son côté dénoncé de nombreuses "violations" et accusé les Frères musulmans de chercher à "truquer" le référendum.

Il affirme avoir notamment constaté que dans certains bureaux, des membres des Frères musulmans appelaient à voter "oui", que "du sucre, de l'huile et du thé ont été distribués" ou encore qu'au Caire, un juge avait empêché les électeurs chrétiens d'entrer. Ces affirmations n'étaient pas vérifiables de source indépendante.

Mohamed Morsi parmi les premiers à voter

En raison de l'affluence, les opérations de vote ont été prolongées de quatre heures, jusqu'à 23h00 locales (22h00 suisses). Si cela ne suffit pas, les bureaux pourraient même rouvrir dimanche, a dit un responsable de la commission chargée de superviser le scrutin. Le vote des Egyptiens installés à l'étranger, qui a débuté mercredi, a été étendu jusqu'à lundi, rapporte l'agence de presse Mena.

Une grande partie des juges ayant refusé de superviser les opérations de vote, ce référendum se déroule en deux temps, avec un deuxième jour de scrutin prévu samedi prochain dans d'autres régions du pays. La première phase, ce samedi, concerne 26 des 51 millions d'électeurs.

L'armée égyptienne a été appelée en renfort pour assurer la sécurité des opérations de vote. [KEYSTONE - AP Photo/Nasser Nasser]
L'armée égyptienne a été appelée en renfort pour assurer la sécurité des opérations de vote. [KEYSTONE - AP Photo/Nasser Nasser]

Le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, a été parmi les premiers à voter. Des images le montrant trempant son doigt dans l'encre, une procédure destinée à éviter qu'une même personne ne vote plusieurs fois, ont été diffusées à la télévision.

Résultats après la deuxième phase du vote

Coalition hétéroclite de libéraux, de laïcs, de chrétiens ou encore de partisans de l'ancien régime, l'opposition accuse les Frères musulmans de vouloir passer en force sur un texte élaboré par une assemblée dominée par les islamistes.

Si le texte est approuvé, des élections législatives devraient être organisées dans le courant de l'année 2013 pour former un nouveau parlement. Les résultats officiels du référendum seront annoncés uniquement après le deuxième jour de vote mais des tendances devraient rapidement émerger.

ats/afp/vtom

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Des semaines de manifs et d'affrontements

Vendredi, des accrochages entre plusieurs centaines partisans du oui et du non ont fait une quinzaine de blessés à Alexandrie (nord), la deuxième ville du pays.

La police a dû intervenir avec des tirs de gaz lacrymogènes. Le calme régnait samedi matin dans la grande cité méditerranéenne.

Le référendum a été précédé par plusieurs semaines de manifestations qui ont parfois dégénéré en affrontements entre opposants et partisans du président.

Début décembre, huit personnes avaient été tuées dans des heurts entre les deux camps aux abords du palais présidentiel à Héliopolis, dans la banlieue du Caire.

Vote sous haute surveillance

Quelque 120'000 soldats ont été appelés en renfort pour aider les 130'000 policiers mobilisés à assurer la protection des opérations de vote. Mohamed Morsi a donné à l'armée le droit d'arrêter des civils dans le cadre du maintien de l'ordre jusqu'à l'annonce des résultats définitifs, à une date qui n'a pas encore été annoncée.