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Le premier jour de trêve en Syrie violé par des combats

marché de al-Bab, au nord d'Alep. [PHILIPPE DESMAZES]
Les Syriens préparent ce vendredi l'Aïd al-Adha, ici au marché de la ville de al-Bab, au nord d'Alep. - [PHILIPPE DESMAZES]
Au premier jour d'une trêve éphémère déclarée à l'occasion de l'Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice, des combats entre l'armée et les rebelles ainsi qu'un attentat à Damas ont fait au moins 47 tués à travers la Syrie vendredi.

Au moins 47 personnes ont été tuées dans les violences en Syrie au premier jour d'une trêve éphémère déclarée à l'occasion de l'Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice qui dure jusqu'à lundi, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La journée a été marquée en particulier par deux attentats meurtriers à la voiture piégée à Damas (cinq morts et plus de 30 blessés) et dans la ville méridionale de Deraa (trois soldats morts et huit blessés).

Une trêve avec "droit de riposte"

Avant la trêve, les bilans quotidiens dépassaient la centaine de morts, notamment du fait de raids meurtriers de l'armée de l'air.

Les rebelles et l'armée s'étaient engagés jeudi à faire taire leurs armes à l'appel de l'émissaire international Lakhdar Brahimi durant les quatre jours de l'Aïd el-Adha, mais chaque partie se réservait le droit de riposter.

Dans un communiqué lu à la télévision officielle, l'armée a annoncé dans l'après-midi avoir fait usage de ce droit après des attaques rebelles à Deir Ezzor (est), Deraa (sud), Idleb (nord-est) et dans la province de Damas.

Attentat à Damas

Dans la terminologie officielle des autorités syriennes, les "terroristes" signifient les rebelles. Dans le même temps, la télévision syrienne et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) ont annoncé qu'un attentat à la voiture piégée avait fait cinq tués et une trentaine de blessés devant une mosquée dans le quartier de Daf Chawk, au sud de la ville de Damas.

Dans le sud du pays, trois soldats ont été tués et huit autres blessés dans l'explosion d'une voiture piégée à un barrage dans la ville de Deraa, selon l'OSDH. Le Front al-Nosra, un groupe jihadiste rebelle qui a revendiqué la plupart des attentats ces derniers mois, avait catégoriquement rejeté toute idée de trêve.

Vendredi matin, malgré des combats et des bombardements en plusieurs points du pays, les violences avaient semblé marquer le pas, avec une baisse du nombre de tués.

Manifestations anti-Assad

Comme chaque vendredi, des militants hostiles au régime ont manifesté à Damas et dans plusieurs autres villes, selon l'OSDH et des militants. Selon l'OSDH, les forces de sécurité sont intervenues à Raqa (nord-est), tirant des grenades lacrymogènes sur les manifestants, et dans la province de Deraa, où trois personnes ont elles été blessées par balles.

afp/vtom/olhor

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La télévision montre Assad prier

La télévision d'Etat a montré le président Bachar al-Assad, qui apparaît rarement en public, priant dans une mosquée de Damas au premier jour de l'Aïd.

Dans son prêche, l'imam menant la prière a appelé les Syriens "à cesser de se quereller car vous êtes tous frères".

"Ne voyez-vous pas ce qui se passe depuis deux ans dans le pays, les destructions et la mort? Arrêtons ceci", a-t-il lancé.

Après la prière, Bachar al-Assad a pris le temps de parler avec des fidèles, triés sur le volet, embrassant certains et plaisantant avec d'autres.

La Suisse prend de nouvelles sanctions

La Suisse a adopté vendredi de nouvelles sanctions contre la Syrie de Bachar al-Assad, s'alignant sur les décisions prises par l'UE, selon un communiqué publié par le ministère de l'économie à Berne.

Par ailleurs, la Suisse a aussi ajouté deux noms sur la liste des personnes dont les avoirs sont gelés en raison de leurs liens avec Al-Qaïda. Concernant la Syrie, la Suisse a décidé de rajouter 28 nouveaux noms sur la liste des partisans du président syrien dont les fonds sont gelés et qui sont également interdits de visa.

En outre, la Suisse a rajouté 2 noms sur la liste des sociétés syriennes faisant l'objet de sanctions. Les personnes visées par ces sanctions sont des ministres, des ex-ministres ou des proches du président. La décision de Berne doit entrer en vigueur samedi.

Les deux nouvelles sociétés désignées, Megatrade et Expert Partners, sont soupçonnées d'avoir acheté des armes ou du matériel pouvant servir à la répression.

Quelque 8000 Syriens attendent à la frontière turque

Plus de 8000 déplacés syriens attendent à la frontière pour pouvoir entrer en Turquie, pays qui connaît des difficultés d'hébergement des réfugiés, a indiqué un responsable turc, cité jeudi par la presse.

La Turquie abrite plus de 100'000 réfugiés officiellement enregistrés, qui ont fui le conflit en Syrie, et sont logés dans plusieurs camps situés dans le sud-est du pays.

Ces installations sont pour l'instant saturées dans l'ensemble et de nouveaux centres d'hébergement sont en cours de construction pour accueillir plusieurs dizaines de milliers d'autres réfugiés, ont précisé les autorités.