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Le dessin de Netanyahu contre les desseins nucléaires iraniens

Le croquis présenté par Benjamin Netanyahu en 2012. [KEYSTONE - Seth Wenig]
Face à l'assemblée de l'ONU, Benjamin Netanyahu a illustré ses propos sur l'enrichissement d'uranium à 90%. - [KEYSTONE - Seth Wenig]
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réclamé jeudi devant l'ONU l'établissement d'une "ligne rouge claire" pour empêcher l'Iran de se doter d'une bombe atomique, illustrant ses propos à l'aide d'un dessin.

Brandissant un dessin représentant schématiquement une bombe, Benjamin Netanyahu a milité pour empêcher l'Iran d'atteindre le seuil de 90% d'enrichissement de son uranium, qui en est actuellement à 70%, selon lui. Il a même tracé une ligne rouge au feutre sur le dessin.

"Au printemps prochain, au maximum l'été prochain au rythme où ils poursuivent actuellement l'enrichissement (...), ils pourront passer à l'étape finale", a assuré Benjamin Netanyahu.

L'Iran comparé à Al-Qaïda

"Le temps presse, il est très tard", a-t-il averti: "L'avenir du monde est en jeu (...), rien ne peut mettre davantage en péril notre avenir qu'un Iran doté d'armes nucléaires", a-t-il martelé. Comparant un Iran doté d'armes nucléaires à "Al-Qaïda armé de bombes atomiques", Benjamin Netanyahu a assuré que Téhéran "céderait" face à une "ligne rouge claire".

Benjamin Netanyahu réclame depuis longtemps d'imposer à la République islamique des limites à ne pas franchir dans son avancée vers l'arme atomique sous peine de frappe préventive.

L'Iran a répondu à Israël dans un discours surprise jeudi soir à l'ONU. "La République islamique d'Iran est assez forte pour se défendre et se réserve le droit de riposter avec toute la force nécessaire à toute attaque", a lancé Téhéran.

agences/mre

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Les médias israélien sceptiques

Tous les médias israéliens affichaient vendredi en une la photo de Benjamin Netanyahu traçant une ligne au feutre rouge sur le croquis d'une bombe atomique iranienn.

Mais ils s'interrogeaient sur l'efficacité d'un tel artifice, notamment vis-à-vis de l'allié américain.

Le quotidien populaire Yédiot Aharonot, n'est pas convaincu par l'artifice. "On n'élimine pas la menace nucléaire iranienne avec des "gimmicks" et des discours. On le fait en déployant des efforts conjoints avec Washington et avec le président américain, ce même président que Netanyahu voudrait tellement voir pleurer et reconnaître sa défaite face à son rival républicain Mitt Romney" en novembre

Le quotidien anglophone de droite Jerusalem Post juge au contraire que l'image de Netanyahu armé d'un feutre rouge "restera dans les esprits longtemps après que ce qu'il a dit aura été oublié".

A gauche, le Haaretz, clairement opposé à Benjamin Netanyahu, questionne l'initative dans un éditorial intitulé "Cette bombe n'est pas une plaisanterie".

L'enrichissement à 90%

L'uranium faiblement enrichi peut servir dans des centrales électriques mais il faut un enrichissement de 90% au moins pour pouvoir s'en servir pour la fabrication d'une bombe.

Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir mettre au point une bombe atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.

Obama opposé à la stratégie israélienne

Le président américain Barack Obama, en campagne, refuse la stratégie exposée par Benjamin Netanyahu et privilégie une stratégie à "double voie" combinant diplomatie et sanctions.

Alors que les relations entre les Etats-Unis et Israël sont tendues sur ce dossier iranien, le premier ministre israélien a vu à New York la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et ils ont réaffirmé "partager le même objectif d'empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire".