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Critiqué pour son attentisme, François Hollande défend sa "constance"

François Hollande a fait une brève déclaration à Tulle, en France. [Bertrand Langlois]
Début de règne mitigé pour François Hollande. - [Bertrand Langlois]
Alors qu'il est la cible de violentes critiques dans l'opposition comme dans la presse, le président français François Hollande défend son tempo et sa "constance".

Critiqué pour son supposé attentisme, François Hollande défend son tempo et sa "constance" dans un entretien accordé au "Monde", à la veille d'une intervention très attendue sur TF1 dimanche soir. Le président français reconnaît une certaine impatience de l'opinion. Mais "je ne veux pas être comme le bouchon au fil de l'eau: changer, passer d'un état à un autre", prévient-il.

François Hollande entend se démarquer de l'hyperprésidence de Nicolas Sarkozy. Et "cela n'est pas simple", soupire-t-il. "Si je suis lointain, on dit: 'Il est hautain'. Si je suis réactif, on dit: 'Il fait du Sarkozy'. Si je prône le compromis, on dit: 'Il est hésitant'. Et quand je suis à l'étranger, on dit: 'Mais il ne s'occupe pas de nous!'".

Valorisation du gouvernement

"Je dois revenir réhabituer les Français à ce qu'ils aient un Premier ministre à part entière (...), à ce que le Parlement soit considéré, à ce que le gouvernement soit valorisé". Quant aux membres du gouvernement, si "la plupart découvrent ce que c'est que d'être ministre", "il faut qu'ils apprennent à ne plus commenter à tout bout de champ hors de leurs domaines de compétence", avertit-il, sévère.

François Hollande devrait aussi être interrogé à cette occasion sur les rumeurs de recul sur son projet emblématique de taxer à 75% les revenus au dessus d'un million d'euros par an, alors que le président du groupe LVMH Bernard Arnault projette de demander la nationalité belge. (lire: Le plus riche Français veut être Belge, mais dément l'exil fiscal)

Il lui faudra, surtout, expliquer les choix budgétaires à venir, forcément douloureux alors qu'il a réaffirmé vendredi l'objectif de 3% de déficit fin 2013.

sipa/vkiss

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Critiques de l'opposition

"C'est l'affolement dans le gouvernement Hollande", ironisait Valérie Pécresse. "Quand la situation est grave, on ne prend pas de vacances, c'est tout!", a accusé l'ex-ministre.

"Soyez enfin chef de l'Etat", a lancé, sur le même ton, l'ex-Premier ministre François Fillon à François Hollande. "Renoncez à conduire une politique économique qui ne peut qu'appauvrir la France" et aux discours "aux relents de lutte des classes, sur les riches, sur les patrons".

"Ce que j'attends de lui, c'est qu'il se mette au travail", a tranché l'ex-ministre (UMP) Laurent Wauquiez, parce que "pour l'instant, François Hollande ne fait pas le job".