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Nouvelle diatribe controversée de Mahmoud Ahmadinejad contre Israël

Mahmoud Ahmadinejad [Behrouz Mehri]
Le discours de Mahmoud Ahmadinejad n'a guère été apprécié du côté de la Maison Blanche, qui a condamné ses propos. - [Behrouz Mehri]
Le président iranien a lancé une nouvelle diatribe contre Israël, déclarant que son existence "est une insulte à toute l'humanité". Il a aussi qualifié Israël de "tumeur cancéreuse" qui allait bientôt disparaître. Des propos vivement critiqués dans les capitales occidentales.

"L'existence du régime sioniste est une insulte à toute l'humanité", a déclaré vendredi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad dans une nouvelle envolée contre Israël, alors qu'Israël débat ouvertement de l'opportunité d'une attaque contre le programme nucléaire de l'Iran. Il a aussi qualifié Israël de "tumeur cancéreuse" qui va bientôt disparaître.

Discours dans le cadre de la Journée d'Al-Qods

Faire face à Israël est nécessaire pour "protéger les droits et la dignité de tous les êtres humains", a lancé Mahmoud Ahmadinejad lors d'un discours à l'université de Téhéran après des manifestations pro-palestiniennes nationales à l'occasion du dernier vendredi du ramadan, lors de la Journée d'Al-Qods (lire encadré).

Un foulard palestinien noir et blanc autour du cou, il a estimé qu'Israël constituait un "groupe minoritaire organisé, corrompu et anti-humain s'opposant à toutes les valeurs divines". Des manifestants ont brûlé des drapeaux américains et israéliens aux cris de "Mort aux Américains" et "Mort à Israël".

Tensions nucléaires

Israël considère l'Iran comme une menace existentielle à cause de son programme nucléaire. L'Iran nie toute intention de construire des armes nucléaires et affirme que son programme nucléaire est pacifique et n'a qu'un but civil.

Le débat quant à la pertinence d'attaquer les installations nucléaires iraniennes est de plus en plus important en Israël. La position officielle des autorités israélienne est de favoriser les mesures diplomatiques et économiques, mais les responsables israéliens déclarent que "toutes les options sont sur la table", une allusion claire à une solution militaire.

L'Iran a prévenu qu'il répondrait à Israël s'il était attaqué, menaçant également de s'en prendre aux intérêts américains dans la région. Mahmoud Ahmedinejad avait déclaré en 2005 qu'Israël serait un jour "rayé de la carte". Il a aussi qualifié de "mythe" le génocide de six millions de juifs par les nazis pendant la Deuxième guerre mondiale.

afp/hof

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Condamnations à Paris et à Washington

La Maison Blanche a qualifié vendredi de "choquantes" et "haineuses" les déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

"Nous condamnons énergiquement les dernières déclarations choquantes et répréhensibles de hauts responsables iraniens visant Israël", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Tommy Vietor.

"Toute la communauté internationale devrait condamner ces interventions haineuses et de nature à semer la division", a ajouté Tommy Vietor dans un communiqué, en mettant par la même occasion en cause Téhéran pour son soutien au régime du président syrien Bachar al-Assad.

"Si les responsables iraniens sont vraiment inquiets de la protection des droits et de la dignité de tous les êtres humains, alors l'Iran devrait cesser de soutenir l'agression brutale d'Assad sur les Syriens", a expliqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, le cabinet de politique étrangère du président Barack Obama.

"Le mépris sans vergogne dont l'Iran et la Syrie font preuve dans le domaine des droits de l'homme constitue la véritable insulte à l'humanité", a-t-il conclu.

Paris a qualifié d'"outrancières" et "totalement inacceptables" les déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré vendredi le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.

"Nous avons pris connaissance des nouvelles provocations de Mahmoud Ahmadinejad. Nous condamnons fermement ces déclarations outrancières et totalement inacceptables, et rappelons que nous n'admettrons jamais que le droit d'Israël à vivre en paix soit remis en question", a indiqué Vincent Floreani dans un communiqué.

La Journée d'Al-Qods

Des centaines de Palestiniens ont manifesté vendredi dans la bande de Gaza à l'occasion de la "Journée d'Al-Qods" - la Journée de Jérusalem - instaurée par l'Iran.

"Nous sommes engagés à défendre le droit du retour (des Palestiniens sur leurs terres d'avant 1948), la libération des prisonniers et la résistance contre l'occupant tant qu'il sera sur notre territoire", a lancé Rabah Mohanna, un dirigeant du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).

"Jérusalem ne sera pas restituée par le biais de négociations absurdes", a-t-il ajouté devant les manifestants rassemblés à l'ouest de la ville de Gaza.

Israël, qui a annexé Jérusalem-Est, un secteur principalement arabe occupé depuis la guerre de 1967, considère l'ensemble de Jérusalem comme sa "capitale éternelle et indivisible".

Mais les Palestiniens souhaitent que Jérusalem-Est soit la capitale de leur futur Etat.

La "Journée al-Qods", célébrée le dernier vendredi du ramadan, le mois sacré musulman, a été instaurée en Iran après la révolution islamique de 1979.