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La réforme santé d'Obama passe la rampe de la Cour suprême

Supporters [David Goldman]
Supporters de Barack Obama à l'annonce de la décision de la Cour suprême. - [David Goldman]
La Cour suprême des Etats-Unis a confirmé jeudi la loi sur l'assurance-maladie de Barack Obama, apportant toutefois certaines limitations à l'extension de l'aide aux plus pauvres.

La Cour suprême des Etats-Unis a confirmé jeudi la loi sur l'assurance-maladie de Barack Obama. La pièce maîtresse de la réforme, l'obligation pour tout Américain de se doter d'une assurance maladie, a été approuvée dans son principe, donnant une victoire au président démocrate à un peu plus de quatre mois de la présidentielle de novembre.

La plus haute juridiction du pays, saisie par plus de la moitié des Etats américains, une organisation de petits entrepreneurs, quatre particuliers et le gouvernement lui-même, a déclaré conforme à la Constitution cette loi qui procure une couverture santé à 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus.

Barack Obama salue la décision

Dans une déclaration formelle depuis la Maison Blanche, Barack Obama a salué une victoire pour "tous ceux qui, dans tout le pays, sont plus en sécurité grâce à cette loi".

Dans leur arrêt, "les juges ont réaffirmé le principe fondamental qu'ici, en Amérique, dans le pays le plus riche au monde, aucune maladie ou accident ne devrait conduire à la faillite financière d'une famille", a-t-il conclu.

Assurance obligatoire

Au terme d'un débat passionné dans tout le pays et de plusieurs décisions de justice contradictoires, la Cour a donc décidé de maintenir la disposition la plus controversée de la loi, qui rend obligatoire pour tous les Américains de se doter d'une couverture maladie avant 2014 sous peine de sanctions financières. Le président conservateur de la haute Cour, John Roberts, s'est joint aux quatre juges progressistes pour approuver cette disposition.

La Cour a cependant apporté des limites à une autre disposition de la loi, l'élargissement de la couverture maladie des plus pauvres à 16 millions d'Américains.

Les adversaires de la réforme, menés par 26 Etats républicains, demandaient que l'obligation individuelle de se doter d'une assurance santé soit déclarée anticonstitutionnelle et réclamaient que la loi soit retoquée dans son ensemble estimant qu'elle ne pouvait pas survivre sans cette pièce maîtresse.

Ils jugent que la loi constitue une violation des libertés individuelles et un élargissement considérable de l'autorité du gouvernement fédéral sur les prérogatives des Etats.

afp/pym

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Les républicains à l'assaut

Après le candidat à la Maison Blanche Mitt Romney qui a fait savoir qu'en cas d'élection il abrogerait la réforme dès son premier jour d'entrée en fonctions, le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner a immédiatement réagi après la décision de la plus haute juridiction du pays.

Dans une série de tweets, l'élu républicain a insisté sur le fait que les réformes portées par cette loi entraîneraient une augmentation des coûts de la santé et rendraient plus difficile l'embauche de nouveaux employés par les petites entreprises.

Le chef de la minorité républicaine au Sénat Mitch McConnell
, a de son côté indiqué devant la chambre haute que son parti "ne perdra en aucune façon sa détermination à abroger cette horrible loi et à la remplacer par des réformes susceptibles de prendre véritablement en main les problèmes qui doivent être résolus".

La Chambre des représentants votera le 11 juillet dans l'espoir d'abroger la loi sur la santé, a indiqué jeudi l'influent élu républicain Eric Cantor.

Mais même si la chambre basse dominée par les républicains abolit le texte, l'abrogation n'a aucune chance de passer le cap du Sénat qui reste aux mains des démocrates.

Côté "pro-réforme", la secrétaire d'Etat Hillary Clinton s'est dite "très heureuse" de la décision de la Cour suprême. Lorsque Hillary Clinton était la Première dame des Etats-Unis, dans les années 1990, elle avait vu ses efforts pour réformer le système de santé du pays réduits à néant, qualifiant par la suite cet échec d'un de ses plus grands regrets vis-à-vis de l'administration de son mari, Bill Clinton.