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L'OCDE abaisse ses prévisions 2012 et prévoit la stagnation de la zone euro

Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, a appelé les Européens à mettre les moyens nécessaires pour résoudre la crise. [ERIC PIERMONT]
Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE, a appelé les Européens à mettre les moyens nécessaires pour résoudre la crise. - [ERIC PIERMONT]
La zone euro file vers la stagnation en 2012, selon les prévisions semestrielles de l'OCDE. L'Organisation considère la crise de l'euro comme le plus important risque pour l'économie mondiale.

L'économie de la zone euro devrait être "sans croissance" cette année. La crise qu'elle connaît "demeure la plus importante source de risques pour l'économie mondiale", a estimé mardi l'OCDE, qui se montre plus optimiste concernant les Etats-Unis.

L'Organisation de coopération et de développement économiques prévoit un léger recul de 0,1% de l'activité économique de la zone euro, alors qu'elle espérait encore une timide progression de 0,2% en novembre, selon ses prévisions semestrielles publiées mardi. Elle maintient néanmoins sa prévision de croissance mondiale en 2012 à 3,4%.

"Après s'être quelque peu apaisée à la fin de l'année dernière, la crise dans la zone euro s'est aggravée récemment et demeure la plus importante source de risques pour l'économie mondiale", a déclaré l'économiste en chef de l'organisation, Pier Carlo Padoan. Du coup, l'organisation renouvelle sa suggestion d'une baisse des taux en Europe afin de soutenir l'activité. Le taux directeur de la Banque centrale européenne, qui sert de référence pour les autres taux d'intérêt, est déjà au plus bas à 1%.

Croissance en 2013

"Il faut frapper fort, très fort", a suggéré le secrétaire général de l'OCDE, le Mexicain Angel Gurria, lors d'une conférence de presse, appelant les Européens à mettre les moyens nécessaires, et même au-delà, pour résoudre la crise. "Si les marchés réclament 50 milliards, mettez 100 milliards", a-t-il lancé, appelant à avoir recours à une "puissance de feu surdimensionnée".

L'OCDE juge néanmoins qu'en 2013 la croissance devrait reprendre en zone euro avec un taux d'expansion de 0,9% et s'accélérerait dans le monde à 4,2%. "L'économie mondiale essaye une fois de plus de retrouver la croissance, aidée par une modeste reprise du commerce et une amélioration de la confiance. Elle le fait néanmoins à des rythmes différents, les Etats-Unis et le Japon bénéficiant d'une croissance plus robuste que dans la zone euro tandis que les grands pays émergents connaissent une reprise cyclique modérée", résume Pier Carlo Padoan.

ats/afp/vtom

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Zone euro portée par l'Allemagne

L'Allemagne, première économie de la zone euro, devrait "après un départ en force au début de l'année, voir son activité continuer de croître, portée par une amélioration de la confiance et un renforcement de la demande interne", note le rapport de l'OCDE. La croissance devrait s'élever à 1,2% cette année et 2% en 2013.

Quant à la deuxième économie de la zone euro, la France, l'OCDE a revu en hausse sa prévision de croissance pour cette année, à 0,6%, lui faisant légèrement dépasser celle du nouveau président François Hollande (0,5%).

L'Italie qui, "depuis fin 2011, a mené des réformes structurelles significatives" devrait connaître de son côté une contraction de son produit intérieur brut (PIB) de 1,7% cette année et de 0,4% l'an prochain.

L'Espagne aussi devrait réduire son activité sur les deux prochaines années avec des baisses de 1,6% puis 0,8%.

La note du Japon dégradée

L'agence de notation financière Fitch a baissé mardi de deux crans la note du Japon dont le niveau d'endettement dépasse de loin les fardeaux grec, italien ou espagnol, et pointé l'incertitude politique pesant sur la réforme fiscale.

Fitch a réduit à "A+" son estimation sur l'endettement public de la troisième puissance économique mondiale, dont la nouvelle note correspond à la cinquième meilleure sur l'échelle à 22 échelons de l'agence.