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Une lycéenne tuée par l'explosion d'une bombe en Italie

Séquences choisies - Brindisi après l'explosion
Images amateur de l'explosion de Brindisi / L'actu en vidéo / 60 sec. / le 19 mai 2012
L'Italie était sous le choc samedi après un attentat devant un lycée à Brindisi, dans le sud, ayant provoqué la mort d'une adolescente, une attaque aux motifs inexpliqués alors que la piste mafieuse, d'abord évoquée avec insistance, était mise en doute.

Un engin de fabrication artisanale a explosé au moment où les élèves arrivaient pour les cours du samedi matin, au lycée professionnel Morvillo-Falcone, du nom du magistrat sicilien Giovanni Falcone et de son épouse Francesca Morvillo.

Une lycéenne de 16 ans a succombé à ses blessures à l'hôpital tandis qu'une camarade du même âge était dans un état qualifié de très grave.

Selon les premières informations, la bombe fabriquée avec trois bonbonnes de gaz reliées entre elles, avait été déposée sur un muret de ce lycée de 600 élèves, qui forme aux métiers de la mode et du tourisme, surtout fréquenté par des jeunes filles.

L'attentat inédit en Italie pour la cible choisie - un établissement scolaire - n'a fait l'objet d'aucune revendication. Le proviseur Angelo Rampino pense que "l'attentat était fait pour tuer car les jeunes filles entraient juste à ce moment".

Piste mafieuse mise en doute

La première hypothèse évoquée a été la piste mafieuse car le lycée porte le nom du juge Falcone, tué il y a presqu'exactement 20 ans (le 23 mai 1992) dans un attentat de la mafia sicilienne et parce qu'une "caravane de la légalité" devait passer dans la ville ce week-end pour célébrer cet anniversaire.

Mais dans l'après-midi, le chef du parquet de Lecce, également patron de la division locale antimafia, Cataldo Motta, a semé le doute, estimant que "cela pourrait ne pas être une organisation mafieuse".

Selon Cataldo Motta, "les organisations mafieuses locales sont à la recherche d'un consensus social. Ce serait un acte contre-productif parce qu'il est certain qu'il annihile toute sympathie pour ceux qui l'ont commis"

Interrogée sur les coïncidences, la ministre de l'Intérieur, Annamaria Cancellieri, a appelé à "rester prudents", soulignant les modalités "inhabituelles" de l'attentat qui présente des "anomalies", telles que l'engin utilisé et la cible.

"Peut être l'oeuvre d'un déséquilibré"

Certains médias ont aussi évoqué le geste isolé d'un déséquilibré ou une vengeance. Le maire de Brindisi, l'un des premiers à évoquer la piste mafieuse, a fait marche arrière, estimant que "les modalités d'exécution n'avaient rien à voir avec le crime organisé".

"Ce peut être l'oeuvre d'un fou, d'un exalté, on peut penser à tout", a ajouté le maire Mimmo Consales

L'attentat de Brindisi intervient également dans un contexte de situation économique et sociale très dégradée en Italie, source de tensions. Le gouvernement avait auparavant annoncé dans la semaine un renforcement des mesures de sécurité dans tout le pays, après une série d'attaques contre des personnalités et bâtiments officiels. (Lire: Sur le qui-vive, l'Italie renforce sa sécurité intérieure)

agences/pbug/mre

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