En Ukraine, l'ancien Premier ministre Ioulia Timochenko a entamé vendredi une grève de la faim "illimitée" pour dénoncer la "répression politique" et les violences infligées en prison, a annoncé mardi son avocat, Sergui M. Vlassenko. Sa cliente purge actuellement une peine de sept ans pour abus de pouvoir dans une prison de Kharkiv, à l'est du pays.
La Commission européenne a immédiatement réagi et réclamé mardi aux autorités ukrainiennes de fournir "d'urgence des explications" sur la situation de l'ex-Premier ministre ukrainienne.
L'avocat de Ioulia Timochenko a lu à la presse une déclaration de l'opposante dans laquelle elle dit avoir été victime de violences de la part du personnel carcéral lors de son hospitalisation forcée, vendredi soir, pour des problèmes de dos.
"Fort coup dans le ventre"
"Trois hommes robustes se sont approchés de mon lit (...), puis ont commencé à me tirer du lit par la force. Dans ma douleur et mon désespoir, je me défendais comme je pouvais et j'ai reçu (...) un fort coup dans le ventre", écrit Ioulia Timochenko dans cette déclaration. "On ma lié les mains et les pieds et (...) on m'a tirée dehors", poursuit-elle. Selon son avocat, Ioulia Timochenko a gardé des hématomes après cet incident.
Le procureur de la région de Kharkiv, Guennadi Tiourine, confirme que la figure de la Révolution orange a été amenée à l'hôpital par la force, mais nie tout recours à la violence. Selon lui, l'opposante a dans un premier temps accepté d'être transportée dans la clinique, puis a refusé, conduisant le personnel à la porter de force. Un directeur adjoint de la prison a quant à lui affirmé que Ioulia Timochenko n'avait pas été portée par le personnel carcéral mais par des médecins.
afp/ptur
Ioulia Timochenko face à la justice ukrainienne
Incarcérée depuis août, Ioulia Timochenko, 51 ans, a été condamnée en octobre à sept ans de prison pour abus de pouvoir, jugée coupable d'avoir signé en 2009, avec la Russie, des accords gaziers jugés désavantageux pour l'Ukraine lorsqu'elle était chef du gouvernement.
Depuis jeudi, elle est à nouveau jugée pour détournement de fonds publics et fraude fiscale en 1997-1998, lorsqu'elle était à la tête du groupe Systèmes énergétiques unis d'Ukraine (SEUU). Ces délits sont passibles de 12 ans de prison.
L'opposante fut l'un des leaders de la Révolution orange de 2004. Battue à la présidentielle de 2010 par l'actuel chef de l'Etat, Viktor Ianoukovitch, elle dénonce une vengeance personnelle de ce dernier. L'affaire a été critiquée par l'Union européenne et les Etats-Unis qui y voient des motifs politiques.