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Les rebelles touareg proclament l'indépendance du nord du Mali

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Des rebelles du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), au mois de février 2012.
Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé vendredi l'indépendance du nord du pays.

Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé vendredi "l'indépendance de l'Azawad" dans une déclaration sur son site internet et via un de ses porte-parole sur la chaîne France 24.

"Nous proclamons solennellement l'indépendance de l'Azawad à compter de ce jour", a déclaré Mossa Ag Attaher, qui a indiqué vouloir respecter "les frontières avec les Etats limitrophes". L'Azawad est une région considérée comme le berceau naturel des Touareg.

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Le porte-parole a condamné l'enlèvement jeudi du consul d'Algérie à Gao (nord-est) "par un commando terroriste" lors d'une opération "très violente". Alger a confirmé qu'un groupe d'assaillants "non-identifiés" avait emmené le consul et six de ses collaborateurs "vers une destination inconnue".

"Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération (...)", a ajouté Mossa Ag Attaher, dans des termes identiques à celui du communiqué du MNLA signé par son secrétaire général Billal Ag Achérif.

Le coup d'Etat contre le régime du président Amadou Toumani Touré, il y a deux semaines, a plongé le Mali dans une situation chaotique: des rebelles touareg et groupes islamistes ont pris en fin de semaine dernière le contrôle des trois métropoles du Nord - Kidal, Gao et Tombouctou - sans rencontrer de résistance de la part d'une armée malienne sous-équipée, désorganisée et en déroute, coupant de fait le pays en deux.

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agences/rber

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L'Union africaine rejette la déclaration

L'Union africaine (UA) a indiqué vendredi qu'elle "rejetait totalement la prétendue déclaration d'indépendance" du Nord-Mali proclamée par un groupe touareg, le MNLA, en soulignant notamment "le principe fondamental de l'intangibilité des frontières".

Le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a ajouté dans un communiqué qu'il "condamnait fermement cette annonce, qui est nulle et sans aucune valeur", et qu'il "appelait toute la communauté internationale à soutenir pleinement cette position de principe de l'Afrique".

La Cédéao virulente

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a menacé vendredi de recourir à la force pour préserver "l'intégrité territoriale" et rejette totalement la déclaration d'indépendance.

Dans un communiqué, la Commission de la Cédéao "rappelle à tous les groupes armés du Nord du Mali que le Mali est "un et indivisible" et qu'elle usera de tous les moyens, y compris le recours à la force, pour assurer l'intégrité territoriale du Mali".

L'Algérie se positionne fermement

L'Algérie "n'acceptera jamais une remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali" et prône le "dialogue" pour régler la crise qu'affronte son voisin du sud, a déclaré le Premier ministre Ahmed Ouyahia au quotidien français Le Monde publié vendredi.

Dans cet entretien réalisé jeudi, donc avant la proclamation d'indépendance de l'Azawad (nord) par le mouvement touareg MNLA et l'enlèvement d'Algériens dans la même région, le chef du gouvernement algérien met aussi en garde contre une intervention étrangère qui, selon lui, ne peut se traduire que par un "dérapage".

UE, France et Grande-Bretagne réagissent

L'Union européenne refuse toute remise en cause de l'intégrité territoriale du Mali, a averti vendredi la porte-parole de la représentante de la diplomatie européenne Catherine Ashton, après la proclamation d'indépendance de la rébellion touareg.

La France a estimé vendredi qu'une "déclaration d'indépendance unilatérale" du Nord-Mali, "n'aurait pas de sens" si elle n'était pas reconnue par les Etats africains.

"Une déclaration d'indépendance unilatérale qui ne serait pas reconnue par les Etats africains n'aurait pas de sens", a déclaré le ministre français de la Défense Gérard Longuet lors d'une conférence de presse devant l'association de la presse anglo-américaine.

La Grande-Bretagne a décidé de fermer "temporairement" son ambassade au Mali et de "retirer" son personnel diplomatique de l'ambassade à Bamako du fait de la situation instable dans le pays, a indiqué vendredi un communiqué du Foreign Office. Il s'agit de la première représentation diplomatique occidentale fermée au Mali depuis le début de la crise actuelle dans ce pays.