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Six ans de prison requis contre l'ancien physicien du CERN

Un homme utilisant un ordinateur
L'accusé a échangé 35 mails avec un membre supposé d'AQMI.
Le procureur de la République de Paris a requis six ans de prison vendredi soir à l'encontre de l'ancien physicien du CERN jugé pour des échanges de mails avec un membre supposé d'Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Six ans de prison requis contre l'ancien physicien du CERN poursuivi pour terrorisme pour avoir échangé des mails avec un membre supposé d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

L'ingénieur franco-algérien, âgé de 35 ans, est poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme". Il est incarcéré depuis son arrestation début octobre 2009.

"Terroriste en puissance"

Rappelant que le physicien "n'a eu de cesse de modérer l'ampleur de son implication" sur les sites pro-djihadistes qu'il fréquentait, le procureur a affirmé qu'il n'y avait pas eu de "manipulation" dans ce dossier.

Et, selon lui, "l'homme était un terroriste en puissance: il ne lui manquait plus que la rencontre déterminante pour basculer" dans le concret.

Jeudi, ce docteur en physique des particules qui était détaché auprès du CERN à l'époque des faits, avait justifié le contenu de ces mails par un souci de santé. Il souffrait alors d'une hernie discale et traversait "une zone de turbulences". Cet argument a été balayé par le procureur de la République.

Pour le procureur, l'accusé avait "une parfaite et totale connaissance de l'identité de son interlocuteur" et ne pouvait ignorer que l'AQMI était une des organisations terroristes "les plus meurtrières", "responsable de plusieurs centaines de morts".

35 mails

Au premier semestre 2009, les deux hommes ont échangé environ 35 mails, évoquant la réalisation d'attentats contre des cibles précises, comme le 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy, à Cran-Gevrier, qui sera cité dans un message du physicien.

Quand son interlocuteur lui propose de participer à un attentat-suicide, l'ingénieur se dit "honoré" mais refuse, préférant "faire ce qui peut durer, même s'il s'agit (de) petits actes".

Le magistrat évoque également le compte Paypal qui aurait été créé par les deux hommes, des mails évoquant le transfert de fonds vers l'Algérie, l'acquisition d'une ligne de téléphone temporaire pour communiquer. "Il n'est plus possible de dire qu'il s'agissait d'un projet purement intellectuel, déconnecté de toute réalité. Tout est éminemment concret, avec une véritable vocation opérationnelle", lance-t-il.

ap/pym 

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