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Le profil du forcené de Toulouse

Mohamed Merah [France 2]
Mohamed Merah a été tué après un assaut qualifié de très violent par les policiers. - [France 2]
Après des jours de traque et plus de 30 heures de siège à Toulouse, Mohamed Merah a été tué par les hommes du RAID. Le point sur ce que l'on sait sur cet homme, qui aurait tué 7 personnes ces derniers jours.

SA CARTE D'IDENTITE

Mohamed Merah est un Toulousain de 23 ans, d'origine algérienne, qui vient d'un quartier populaire du nord de la ville. Il est connu de la justice et des services français du contre-terrorisme. Selon les premiers éléments de l'enquête, il s'est rendu au Pakistan et en Afghanistan. Sa mère, son frère et la compagne de ce dernier ont été placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête. Des explosifs ont été retrouvés dans la voiture du frère.


Les forces de police sont contraintes de négocier avec le suspect. [REUTERS - Pascal Parrot]
Les forces de police sont contraintes de négocier avec le suspect. [REUTERS - Pascal Parrot]

SON CASIER

L'homme est connu pour une quinzaine d'infractions, dont certaines avec violence, commises en France. De la petite délinquance, il est passé à l'islamisme radical, avec un séjour au Pakistan et un autre en Afghanistan. Il figure sur une liste de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), les services français du contre-terrorisme. Il est présenté comme un terroriste confirmé qui aurait participé à trois attentats. Il aurait d'ailleurs été emprisonné à Kandahar, en Afghanistan, pour avoir posé des bombes. Mais il aurait réussi à s'enfuir lors d'une évasion collective.

Son nom est pour la première fois apparu sur les radars après les deux premières tueries, celles qui ont visé des soldats français._________________________________________________________________________________________

SES REVENDICATIONS

Lors de ses échanges avec les policiers, Mohamed Merah a revendiqué être "un moudjahidine", dit "appartenir à Al-Qaïda" et avoir voulu "venger les enfants palestiniens" pour expliquer la tuerie du collège juif. Il a aussi invoqué son opposition aux interventions étrangères de l'armée française, en guise d'explication pour l'assassinat de trois parachutistes. Avant l'identification de ce suspect, la thèse du crime raciste et celle de la revanche d'un ancien militaire étaient envisagées dans l'enquête sur les fusillades.


SON SCOOTER

Le suspect n'était pas connu comme utilisateur d'un Yamaha T max 530, ce bolide vu par des témoins sur les trois tueries. Il est plausible qu'il ait utilisé un engin qui avait été volé le 6 mars. Les enquêteurs ont recueilli un renseignement primordial dans une concession Yamaha de la région où on leur a expliqué qu'un homme s'était présenté pour leur demander comment désactiver la puce que le constructeur y installe comme arme antivol.


Le tueur du collège juif était muni de deux armes, dont une de même calibre que celle utilisée contre les militaires. [Bruno Martin]
Le tueur du collège juif était muni de deux armes, dont une de même calibre que celle utilisée contre les militaires. [Bruno Martin]

LE LIEN ENTRE LES FUSILLADES

Durant l'assaut mené par le RAID, Mohamed Merah a accepté de jeter l'une des armes dont il dispose par la fenêtre, un Colt.45, de calibre 11,43 mm. C'est le même type d'armes que celle dont le tueur s'est servi sur les trois scènes de crimes. Par ailleurs, la première victime du tueur, abattue le 11 mars, avait passé une petite annonce sur internet pour vendre une moto. Cinq cents connexions ont été relevées par les enquêteurs. L'une d'elles a permis de remonter à l'ordinateur d'un proche du suspect. Des analyses de téléphones portables ont également été menées pour le localiser.


UN HOMME SEUL, MÉTHODIQUE ET IMPITOYABLE

Selon des témoins des fusillades, le tireur de Toulouse est très méthodique. Il agit de sang froid, à découvert, dans des lieux publics et en plein jour, tirant à bout portant des balles dans la tête de ses victimes. Il est décrit comme froid, déterminé et impitoyable. Après avoir exécuté ses premières victimes au collège juif, il a rattrapé une petite fille qui fuyait "pour lui tirer directement dans la tête", selon un témoin.

Cécile Rais

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