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Lutte contre le sida: des "progrès extraordinaires"

Test du sida en Afrique du Sud en mars 2011
Test du sida en Afrique du Sud en mars 2011.
A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, l'OMS, l'Unicef et Onusida se félicitent des "progrès extraordinaires" de la riposte mondiale au VIH/sida ces dix dernières années, tout en s'inquiétant de la baisse des financements des programmes en raison de la crise.

Le rapport, publié mercredi à la veille de la journée de mobilisation, note que "l'incidence mondiale de l'infection au VIH s'est stabilisée" et a commencé à diminuer dans de nombreux pays ayant des épidémies généralisées.

Le nombre de personnes sous traitement antirétroviral continue d'augmenter et atteignait 6,65 millions fin 2010, relève le rapport. "Il est désormais réellement possible de prendre le dessus sur l'épidémie mais on n'y parviendra qu'en maintenant notre élan et en accélérant le mouvement ces dix prochaines années et par la suite", a indiqué le Dr Gottfried Hirnschall, directeur du département VIH/sida de l'OMS, lors d'une conférence de presse à l'occasion de la présentation du rapport.

Progrès extraordinaires

Le rapport rend compte "des progrès extraordinaires de la réponse du secteur de la santé face au VIH au cours des dix dernières années" relevant que "l'accès à la prévention du VIH, fondée sur des données factuelles, au conseil et au dépistage ainsi qu'aux services de traitement et de soins dans les pays à revenu faible ou intermédiaire s'est développé de manière spectaculaire".

Un malade du sida reçoit un traitement à base d'antirétroviraux dans un hôpital de Jakarta, le 16 juillet 2009
Un malade du sida reçoit un traitement à base d'antirétroviraux dans un hôpital de Jakarta, le 16 juillet 2009

Notant que l'année 2011 s'est caractérisée par un "nouvel élan politique" et des "avancées scientifiques importantes", le rapport fixe à l'horizon 2015 l'objectif "zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida".

L'Onusida dans un rapport initial avait fait état la semaine dernière d'un nombre record de 34 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde en 2010, principalement en raison d'un meilleur accès au traitement qui a contribué à réduire le nombre de décès et nourrit l'espoir d'une possible fin de la pandémie. Ainsi, près de 50% des séropositifs ont aujourd'hui accès à un traitement, ce qui a sauvé la vie à 700'000 personnes pour la seule année 2010. Le rapport relève que "ce qui aurait été considéré comme complètement irréaliste il y a quelques années seulement est entré dans l'ordre bien réel du possible".

Nouvelles infections au plus bas

Autre progrès, en 2010, le nombre de nouvelles infections a atteint son niveau le plus bas depuis 1997, avec 2,7 millions de nouvelles infections (dont 390'000 chez des enfants), soit un recul de 21% par rapport au pic de 1997.

L'amélioration de l'accès aux services de dépistage du VIH a également permis à 61 % des femmes enceintes en Afrique de l'est et en Afrique australe de bénéficier d'un dépistage et de conseils, alors qu'elles n'étaient que 14% en 2005, note le rapport. "Un des problèmes clés soulignés dans le rapport est le fait que 1000 enfants sont infectés par le VIH chaque jour, la plupart sans le savoir par leur propre mère. C'est entièrement évitable" a estimé pour sa part Leila Pakkala, directrice de l'Unicef Genève.

Paul De Lay, directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA estime qu'en "investissant à bon escient, les pays peuvent agir plus efficacement, réduire les coûts et obtenir de meilleurs résultats. Cependant, la baisse des ressources risque d'entraîner une régression", a-t-il ajouté lors du point de presse.

Le rapport conjoint relève notamment que les financements nationaux et internationaux spécifiques à la lutte contre le VIH sont passés de 15,9 milliards de dollars en 2009 à 15 milliards de dollars en 2010. Ce qui "est bien en dessous des 22 à 24 milliards de dollars nécessaires en 2015 pour une riposte mondiale au VIH qui soit globale et efficace".

afp/cab

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