Mario Monti sera aussi ministre de l'Economie

Appelé pour remplacer Silvio Berlusconi à la tête du gouvernement alors que l'Italie est menacée d'asphyxie par le poids de sa dette (120% du PIB). Mario Monti a présenté son équipe au président de la République Giorgio Napolitano. Lui et son équipe ont prêté serment en fin d'après-midi.

Le gouvernement de Mario Monti est composé au total, en incluant le président du Conseil, de 17 ministres, avec et sans portefeuille, dont trois femmes qui s'occuperont de la Justice, de l'Intérieur, et du Travail et des politiques sociales. En plus de sa charge de président du Conseil, l'ancien commissaire européen occupera la fonction de ministre de l'Economie et des Finances.

Un super ministère créé

Le nouveau dirigeant italien, qui est âgé de 68 ans, a en outre décidé de créer un grand ministère du Développement, des Infrastructures et des Transports qu'il a confié à Corrado Passera, le patron du deuxième groupe bancaire national Intesa Sanpaolo.

Mario Monti a expliqué le regroupement de ces trois portefeuilles au sein du même ministère par sa volonté de "mettre plus au centre les initiatives coordonnées pour la croissance économique" et de "renforcer le coeur de l'économie réelle avec une plus grande attention et cohésion".

Des technocrates expérimentés

Les autres principaux ministères ont été confiés à des technocrates expérimentés: les Affaires étrangères à l'ambassadeur italien à Washington Giulio Terzi di Sant'Agata, la Défense à l'amiral Giampaolo di Paola, l'Intérieur au préfet Anna Maria Cancellieri. Corrado Clini, directeur général du ministère de l'Environnement ces 10 dernières années, a été nommé ministre de l'Environnement. Piero Gnudi, président d'Enel, est nommé à la tête du Tourisme et des Sports, dans un pays où les recettes du tourisme sont très importantes.

Les vices-ministres et secrétaires d'Etat seront nommés dans un second temps, a ajouté Mario Monti, exception faite pour le secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, Antonio Catricala, actuel patron respecté de la Haute autorité de la Concurrence, qui sera le bras droit du Premier ministre.

Le nouveau gouvernement ne compte aucun homme politique de profession, mais des diplomates, des banquiers et des chefs d'entreprise essentiellement, afin d'assurer que l'Italie échappe à un désastre financier.

"Retour d'un climat plus serein"

Au cours de mes consultations" avec les partis politiques concernant la formation du gouvernement "je suis parvenu à la conclusion que l'absence de responsables politiques dans le gouvernement faciliterait la vie à l'exécutif, enlevant des motifs d'embarras" aux éventuels membres représentant des partis, a déclaré Mario Monti à la presse en présentant son équipe.

"J'espère qu'en gouvernant bien nous pourrons apporter notre contribution au retour d'un climat plus serein et à la cohésion des forces politiques", a ajouté le nouveau chef du gouvernement italien.

Silvio Berlusconi salué

Mario Monti n'a pas manqué de "saluer cordialement" son prédécesseur, Silvio Berlusconi, évoquant "le respect et l'attention pour ce qu'il a fait" pendant la période où il a dirigé le gouvernement italien.

L'ex-commissaire européen a enfin remercié "les forces politiques et sociales" pour leur collaboration lors de ses consultations, mais n'a rien voulu révéler sur son futur programme de gouvernement, renvoyant les journalistes au discours qu'il prononcera jeudi devant le Sénat, qui sera suivi d'un vote de confiance.

afp/boi