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Les "indignés" de Wall Street font tache d'huile

A New York, imitant les "indignados" espagnols de la place de la Puerta del Sol, à Madrid, les indignés ont installé un campement dans le Zuccotti Park. [Lucy Nicholson]
A New York, imitant les "indignados" espagnols de la place de la Puerta del Sol, les indignés ont installé un campement dans le Zuccotti Park. - [Lucy Nicholson]
Les "indignés" de Wall Street sont en train de se répandre à travers les Etats-Unis où leur colère se nourrit du niveau élevé du chômage et des saisies immobilières. Alors qu'une nouvelle manifestation est annoncée mercredi à New York, des rassemblements similaires apparaissent à Los Angeles, Boston ou encore à Chicago.

Depuis le rassemblement initial du 17 septembre, les "indignés" de Wall Street ont gagné en audace et amélioré leur organisation. Si leurs manifestations sont restées pacifiques, des échauffourées se sont produites et les contestataires ont parfois défié la police.

Samedi dernier, plus de 700 d'entre eux qui bloquaient la circulation sur le pont de Brooklyn ont été interpellés.

"A l'instar de la conscription, qui avait rendu la guerre du Vietnam plus personnelle, l'insécurité économique est en train de donner aux politiques économiques de ce pays un tour plus personnel", compare Kevin Zeese, un des organisateurs du mouvement.

Les syndicats aussi au front

Des syndicats tentent aussi de se joindre au mouvement. La branche new-yorkaise du Syndicat des employés du transport a vainement demandé à un juge fédéral d'interdire à la police de réquisitionner des chauffeurs de bus pour transférer les manifestants interpellés.

Le syndicat National Nurses United, principale organisation représentative des infirmières, a annoncé qu'il s'associait à l'appel à manifester mercredi à New York. Et Healthcare-Now sera là au rassemblement de Washington, jeudi, pour exiger que "les besoins humains l'emportent sur la cupidité des grandes entreprises".

Des camps à New York, Los Angeles et Boston

A New York, imitant les "indignados" espagnols de la place de la Puerta del Sol, à Madrid, les indignés ont installé un campement dans le Zuccotti Park où ils entendent rester jusqu'à l'hiver. A Los Angeles, des tentes ont été dressées devant le City Hall, le siège de la municipalité. A Boston, un camp de toile est apparu dans le quartier des affaires, en face de la Federal Reserve Bank of Boston.

"En occupant Wall Street, nous avons frappé les esprits", dit Larry Hales, un manifestant new-yorkais. "Une des critiques que l'on nous fait, c'est que nos demandes ne sont pas claires, mais je pense que pour la plupart des gens, notre message est très clair: Wall Street est notre cible, c'est la capitale bancaire du monde", ajoute-t-il.

"Les gens commencent à remarquer que ce mouvement n'est pas simplement une 'flash mob' (ndlr, un rassemblement éclair et provisoire)", dit Victoria Sobel, étudiante en art de 21 ans qui participe au mouvement Occupy Wall Street depuis le début.

"Au début, les organisations professionnelles, les syndicats sont restées en retrait, elles voulaient mesurer la force de notre engagement. Aujourd'hui, nous sommes fous de joie de voir que ce mouvement se propage", poursuit-elle. "Et si rien d'autre n'en sort, au moins nous aurons engagé un dialogue", ajoute-t-elle.

ats/reuters/hof

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