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Obama échoue à faire renoncer Mahmoud Abbas

Mahmoud Abbas et Barack Obama en discussions à l'hôtel Astoria de New York. [Mandel Ngan]
Mahmoud Abbas et Barack Obama en discussions à l'hôtel Astoria de New York. - [Mandel Ngan]
Barack Obama a rencontré mercredi soir pendant plus d'une heure le président palestinien Mahmoud Abbas à New York, quelques heures après avoir rejeté à la tribune de l'ONU la demande d'adhésion d'un Etat de Palestine. Il n'a pas réussi à le convaincre de renoncer à son projet.

"Le président Obama a fait part au président Abbas de son opposition au projet palestinien d'aller au Conseil de sécurité", habilité à statuer sur les demandes d'adhésion à l'ONU, à déclaré à des journalistes le porte-parole de Mahmoud Abbas.

Statut d'observateur pour commencer?

"Le président Abbas a expliqué au président Obama la position palestinienne sur la démarche au Conseil de sécurité et sur le communiqué du Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, ONU et UE)", qui doit appeler à un retour aux négociations de paix avec Israël, a ajouté le porte-parole.

Dans la matinée de mercredi, le président américain s'était entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à qui il a réaffirmé l'appui sans faille des Etats-Unis. Benjamin Netanyahu a jugé que les négociations étaient le seul moyen de parvenir à la paix. Le projet palestinien, a-t-il assuré, "ne réussira pas".

Les Palestiniens se sont dits mercredi prêts à attendre que le Conseil de sécurité statue sur la demande d'adhésion, mais être disposés à étudier ensuite des alternatives, comme la proposition du président français Nicolas Sarkozy d'accorder à la Palestine le statut d'Etat observateur non membre de l'ONU, parallèlement à des négociations pour un accord de paix "définitif" d'ici un an.

Un vote pas immédiat

Mercredi matin, Barack Obama avait affirmé devant l'Assemblée générale de l'ONU qu'il n'existait pas de "raccourci" pour parvenir à la paix. "La paix ne viendra pas de déclarations et de résolutions à l'ONU. Si c'était aussi facile, cela aurait déjà eu lieu". "Au final, c'est aux Israéliens et aux Palestiniens, pas à nous, de trouver un accord sur les problèmes qui les divisent: sur les frontières et la sécurité, sur les réfugiés et Jérusalem".

"Les Israéliens doivent savoir que tout accord garantira leur sécurité. Les Palestiniens méritent de connaître le fondement territorial de leur Etat", a-t-il poursuivi, s'efforçant de trouver le juste équilibre et de dissuader l'Autorité autonome de demander vendredi la reconnaissance de l'ONU.

Assemblée de l'ONU muette

Son auditoire, largement acquis à la cause palestinienne, est resté silencieux à l'issue de ce discours de 36 minutes. Beaucoup estiment que les efforts de Barack Obama sont voués à l'échec.

Les Etats-Unis, proches alliés d'Israël, ont averti qu'ils opposeraient leur veto au Conseil de sécurité à toute demande d'admission à l'ONU d'un Etat de Palestine. Mahmoud Abbas a indiqué qu'il soumettrait une telle demande vendredi. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a souligné qu'un vote au Conseil de sécurité n'interviendrait pas avant "plusieurs semaines".

ats/mej

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