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L'Italie adopte un nouveau plan d'austérité

Le Conseil des ministres réuni vendredi soir a voté un nouveau plan de rigueur pour atteindre l'équilibre budgétaire en 2013 déjà. [Claudio Peri]
Le conseil des ministres réuni vendredi soir a voté un nouveau plan de rigueur pour atteindre l'équilibre budgétaire en 2013 déjà. - [Claudio Peri]
Le gouvernement italien a annoncé vendredi l'adoption d'un plan de rigueur de 45,5 milliards d'euros sur deux ans, suivant le souhait de la Banque centrale européenne (BCE). Cette cure d'amaigrissement doit permettre à Rome de revenir à l'équilibre budgétaire dès 2013 et de stopper la pression des marchés.

"Le vote en conseil des ministres a été unanime", a indiqué en soirée à la presse le chef du gouvernement Silvio Berlusconi. Le "Cavaliere" a souligné que les nouvelles mesures "vont dans le sens de ce qu'avait souhaité la Banque centrale européenne" (BCE). Le nouveau plan permettra de récupérer 20 milliards en 2012 et 25,5 en 2013, selon silvio Berlusconi.

Il a rappelé que la BCE soutient l'Italie depuis lundi en rachetant des titres d'Etat qui avaient grimpé très fortement la semaine passée, renchérissant dangereusement le coût du remboursement de l'énorme endettement italien (120% du PIB). Son ministre de l'Economie Giulio Tremonti a souligné: "Compte tenu de l'urgence, nous avons fait un nouveau plan de rigueur en 7 jours". L'Italie avait déjà adopté une cure d'austérité de 48 milliards sur trois ans à la mi-juillet.

"Mon coeur saigne"

Pour la première fois, le chef du gouvernement a accepté d'alourdir la pression fiscale avec une taxe de solidarité sur les revenus les plus élevés (plus de 90'000 euros par an). Le magnat s'était ces derniers jours dit opposé à une hausse de la fiscalité, mais selon les commentateurs, il a dû s'y résoudre sous pression de son allié crucial, la Ligue du Nord.

Silvio Berlusconi a indiqué que son coeur "saignait" à l'idée d'aller contre sa promesse de "ne jamais mettre la main dans les poches des Italiens". Mais il a justifié ses décisions par "la situation dramatique" en soulignant que les nouvelles mesures étaient inévitables. Il a indiqué qu'"après s'être concentrée sur la Grèce, la spéculation était en train de s'orienter sur l'Italie", qui doit renouveler pour 250 milliards d'euros d'emprunts cette année.

Fusions des communes

Les autres mesures fortes sont la fusion de provinces (38 disparaîtront) et communes (1500 devraient fusionner) et l'anticipation à 2016 de l'accroissement progressif de l'âge de départ en retraite des femmes à 65 ans. Les coûts de la politique seront également réduits avec la suppression de 50'000 postes d'élus au niveau de l'Etat central et des collectivités locales.

La productivité sera augmentée avec la suppression des ponts et le transfert automatique des fêtes nationales sur le lundi. Les transferts de l'Etat aux collectivités locales seront fortement réduits.

Pour lutter contre l'évasion fiscale, il deviendra obligatoire de déclarer les transactions de plus de 2500 euros. De sévères sanctions sont prévues pour les activités ne délivrant pas de factures ou de tickets de caisse, pouvant aller jusqu'à la fermeture.

Lettre secrète de la BCE

La Banque centrale européenne a volé au secours de l'Italie en rachetant en début de semaine des titres d'Etat italiens, ce qui a permis une détente des taux. Mais la BCE a exigé en retour l'adoption rapide par l'Italie de nouvelles mesures d'austérité, énumérées dans une lettre "secrète" à Silvio Berlusconi.

ats/vkiss

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