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Vendredi de prière du Ramadan sanglant en Syrie

08 06 yemen key [Hani Mohammed]
Le premier vendredi de prière du Ramadan a été le théâtre de nombreuses manifestations. - [Hani Mohammed]
Vingt-deux manifestants ont été tués vendredi par les forces de sécurité, dont sept dans des manifestations après la prière nocturne des Tarawih, selon un nouveau bilan. Par ailleurs, Barak Obama, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont mis d'accord pour envisager des "mesures additionnelles" contre le gouvernement syrien.

"Vingt-deux personnes ont été tuées vendredi, dont quinze dans des manifestations durant la journée placée sous le slogan "Dieu est avec nous" et sept pendant la nuit, après la prière des Tarawih", a déclaré Abdel Karim Rihaoui, président de la Ligue syrienne des droits de l'Homme, faisant également état de dizaines de blessés, dont plusieurs dans un état grave.

Des dizaines de milliers de Syriens sont descendus dans la rue pour le premier vendredi du mois de ramadan appelant la communauté internationale à les soutenir alors que la répression de la contestation par le régime du président Bachar al-Assad se poursuit. Les contestataires syriens ont lancé, comme tous les vendredis, sur la page Facebook "Syrian Revolution 2011" un appel à la mobilisation avec pour slogan: "Dieu est avec nous. Et vous?".

Durant le mois sacré de jeûne "chaque jour est un vendredi", précisent-ils. Les défilés rendaient également hommage aux manifestations qui ont eu lieu dimanche dans la ville rebelle de Hama (centre), où l'armée a lancé une vaste offensive qui a fait plus d'une centaine de morts.

Au moins 2038 personnes, dont 389 militaires et agents de sécurité, ont péri en Syrie depuis le début du soulèvement à la mi-mars contre le régime du président Assad, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Mesures additionnelles

Sur le plan politique, le président américain Barack Obama a consulté vendredi son homologue français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel sur la Syrie et ils se sont mis d'accord pour envisager des "mesures additionnelles" contre Damas, a indiqué la Maison Blanche. "Les dirigeants ont condamné l'usage continu et sans discernement de la violence contre le peuple syrien", a dit la Maison Blanche dans un communiqué, précisant que Barack Obama avait eu des entretiens séparés avec Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.

Nicolas Sarkozy, Barack Obama et Angela Merkel (ici lors d'un sommet de l'OTAN en 2010), se sont entendus sur des mesures contre la Syrie. [REUTERS - Kevin Lamarque]
Nicolas Sarkozy, Barack Obama et Angela Merkel (ici lors d'un sommet de l'OTAN en 2010), se sont entendus sur des mesures contre la Syrie. [REUTERS - Kevin Lamarque]

Tous trois ont "salué" la déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée mercredi, qui "condamne les violations généralisées des droits de l'homme et l'usage de la force contre les civils par les autorités syriennes", a ajouté la présidence américaine. Ils se sont également mis d'accord pour "envisager des mesures additionnelles pour faire pression sur le régime du président (syrien Bachar) al-Assad et soutenir le peuple syrien", a poursuivi la Maison Blanche.

Washington, qui n'a pas encore officiellement appelé au départ du président syrien, semble se rapprocher petit à petit de cette solution. Le président "Assad est sur la voie du départ (...) nous devons tous penser à l'après-Assad, comme le font déjà les 23 millions de Syriens", a déclaré jeudi le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

Sanctions contre Assad

Au Congrès américain, 221 membres de la Chambre des représentants, républicains comme démocrates, ont écrit jeudi au président Obama pour lui demander de durcir la position des Etats-Unis sur la Syrie. "La menace que pose le régime Assad aux Etats-Unis, à nos alliés et, plus encore, au peuple syrien, est sévère et croissante", écrivent les élus.

Le président "Assad et son entourage n'ont aucune légitimité. Les Américains et tous les pays responsables doivent imposer les sanctions les plus fortes possible contre le régime syrien meurtrier". Les Etats-Unis avaient déjà entrepris en mai de sanctionner le régime syrien et ses soutiens, en commençant par le président Assad lui-même.

ats/vkiss

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Affrontements au Yémen

Des affrontements ont éclaté entre les forces gouvernementales du Yémen et des partisans de la puissante tribu Hached, dirigée par le cheikh Sadik Al-Ahmar, qui demande le départ du pouvoir du président. Les deux camps ont échangé de violents tirs d'artillerie dans un quartier nord de Sanaa, la capitale. Les armes se sont tues au moment de l'iftar, la rupture du jeûne de ramadan, et un calme précaire, ponctué d'échanges de tirs à l'arme automatique, a régné en soirée sur le secteur, selon des habitants.

"Notre révolution est populaire et nous allons (la) poursuivre pacifiquement", ont scandé de nombreux manifestants anti-régime rassemblés dans la rue Sittine de Sanaa, à l'occasion d'une manifestation intitulée "pacifique jusqu'à la victoire". Selon les organisateurs, environ 250'000 personnes y ont pris part. Des grandes manifestations se sont également tenues à travers le pays. A Taez, deuxième ville du pays, un rassemblement massif a eu lieu sur la place de la Liberté, appelant au départ de M. Saleh et préconisant d'employer des moyens pacifiques pour parvenir à cette fin.

Les premières manifestations ont éclaté en janvier au Yémen afin d'exiger le départ du président Saleh, au pouvoir depuis 1978. Le dirigeant se trouve dans un hôpital saoudien depuis juin après avoir été blessé dans une attaque à la bombe contre le palais présidentiel à Sanaa, mais il a refusé de transmettre le pouvoir à son vice-président.

Les rebelles libyens aurait pris une ville

Les rebelles ont pris samedi la ville de Bir Ghanam, verrou stratégique à 80 kilomètres de Tripoli, selon des commandants rebelles. Dans l'est, la population d'Al-Qusbat s'est soulevée contre Mouammar Kadhafi et est assiégée par les forces fidèles au régime. Auparavant, les insurgés avaient tiré des roquettes depuis une position près de Bir Ayad, à 30 km au sud de Bir Ghanam dans la vallée du Djebel Nefoussa, afin de remonter vers le nord et la capitale, bastion du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, selon un journaliste sur place.