Publié

Le 14 juillet endeuillé par les morts d'Afghanistan

Le président français Nicolas Sarkozy a descendu jeudi les Champs Elysées à bord d'un véhicule militaire.
Le président français Nicolas Sarkozy a descendu jeudi les Champs Elysées à bord d'un véhicule militaire.
La mort de soldats français en Afghanistan a assombri jeudi le traditionnel défilé militaire de la fête nationale du 14 juillet. Cette manifestation est dédiée aux 13'000 militaires français engagés dans des opérations extérieures.

"C'est un jour de deuil pour l'armée française, pour la nation française", a déclaré le président Nicolas Sarkozy à l'hôpital des armées de Percy à Clamart (Hauts-de-Seine). "Bien sûr nous leur dédions cette fête nationale, même si celle-ci est cruellement endeuillée par ce qu'il s'est passé", a-t-il ajouté.

Cinq soldats français ont été tués mercredi matin et quatre autres grièvement blessés dans un attentat à la bombe dans la province de Kapisa, dans l'est de Afghanistan. Un autre soldat, un commando marine, a été tué jeudi lors d'un accrochage avec les insurgés talibans, portant à 70 le nombre de soldats tués dans le pays depuis fin 2001.

Conseil de sécurité

Le président français a annoncé la tenue ce jeudi d'un conseil de sécurité pour organiser les conditions de sécurité des soldats dans la période de transition qui s'ouvre entre aujourd'hui et le départ progressif des forces françaises d'Afghanistan, qui sera achevé en 2014.

L'attentat de mercredi marque selon les autorités françaises un changement de stratégie des talibans qui subiraient des revers dans les affrontements directs et privilégieraient désormais des attentats suicide qui obligent la France à revoir l'organisation de son dispositif sur le terrain. "Nous sommes confrontés à des actions terroristes extrêmement brutales. Ceux qui font ça auront à rendre des comptes", a déclaré Nicolas Sarkozy à l'issue du défilé.

A Clamart, Nicolas Sarkozy a rencontré des soldats blessés en Afghanistan. Des blessés en opération et leurs familles avaient d'ailleurs pris place dans la tribune officielle place de la Concorde, aux côtés des membres du gouvernement.

Un haka pour le président

Quelque 7000 militaires, dont une bonne partie a servi dans les opérations extérieures de l'armée française, ont descendu les Champs Elysées à pied, à cheval ou à bord de 300 engins motorisés devant des dizaines de milliers de spectateurs survolés par 84 avions et hélicoptères dans le ciel de Paris.

Pour représenter la contribution des unités d'Outre-mer, mises à l'honneur cette année, un groupe de soldats polynésiens a effectué au début du défilé le "haka", la danse guerrière traditionnelle des Maoris popularisée par les joueurs de rugby de Nouvelle-Zélande, les All Blacks.

Ils n'ont pas tiré la langue par respect pour le président de la République, dont c'était le dernier défilé de son mandat en cours avant l'élection présidentielle de 2012. Nicolas Sarkozy a déclaré à l'issue du défilé que les forces armées françaises étaient porteuses de valeurs.

"Il y a un prix extrêmement lourd à payer, mais nous avons aussi des valeurs à défendre", a-t-il dit. "A quoi sert-il d'être les héritiers de la révolution de 1789? A quoi sert-il d'être une démocratie si nous ne pouvons pas faire triompher ces idées partout dans le monde où les peuples le souhaitent ?", a-t-il enfin demandé.

ats/cmen

Publié