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Radioactivité élevée dans la ville de Fukushima

Japon dégats séisme raz-de-marée [Dennis M.Sagangan]
La catastrophe a semé la dévastation sur les côtes nippones. - [Dennis M.Sagangan]
Une deuxième tranche d'aide pour les victimes du tsunami a été débloquée. En outre, des taux de radioactivité élevés ont été mesurés dans la ville de Fukushima. Le ministre japonais de la Reconstruction a démissionné mardi, une semaine à peine après sa nomination, pour avoir tenu des propos polémiques.

Des niveaux de radioactivité jusqu'à quatre fois supérieurs à la limite légale ont été mesurés dans les sols de la ville de Fukushima, à 60 kilomètres de la centrale nucléaire, ont annoncé des associations de résidents. Ces derniers ont demandé l'évacuation des enfants.

Une des quatre mesures effectuée dans cette cité de près de 300'000 habitants a fait état d'un taux de césium radioactif de 46'540 becquerels par kilogramme, alors que le taux maximum légal est de 10'000 becquerels au Japon.

Selon le groupement d'associations à l'initiative de cette étude, ce niveau dépasse le seuil à partir duquel les autorités soviétiques ont procédé à l'évacuation des populations après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986.

Démission du ministre de la Reconstruction

Le ministre japonais de la Reconstruction, Ryu Matsumoto, était sous le feu des critiques de l'opposition conservatrice mais aussi de responsables de la majorité démocrate, depuis sa visite controversée dimanche dans les préfectures d'Iwate et de Miyagi, durement touchées par la catastrophe qui a fait près de 23'000 morts et disparus.

Il a notamment déclaré devant les médias que le gouvernement allait "aider les municipalités qui amènent des idées, mais pas les autres" et que l'Etat "ne ferait rien" à moins que les autorités locales ne s'entendent sur la manière de refonder les pêcheries détruites par la vague géante.

Ryu  Matsumoto, nommé à la Reconstruction le 27 juin, est le quatrième ministre à démissionner sur fond de scandales et de maladresses depuis que le Premier ministre Naoto Kan est arrivé au pouvoir en juin 2010.

Japon ministre [Yuriko Nakao]
Japon ministre [Yuriko Nakao]

"La politique japonaise est en pleine décomposition", a commenté Tetsuro Kato, professeur à l'Université Waseda. "Naoto Kan est responsable de la nomination de la personne la moins adaptée au poste actuellement le plus important au Japon", a-t-il dit.

"C'est le Premier ministre lui-même qui devrait avoir démissionné. Ce dernier incident est une erreur politique majeure pour un gouvernement en phase terminale", a résumé Tetsuro Kato.

Aide débloquée

Le gouvernement japonais a approuvé mardi une deuxième rallonge budgétaire, de 2000 milliards de yens (soit près de 21 milliards de francs), pour aider les victimes de la catastrophe du 11 mars. La compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) a quant à elle annoncé de nouvelles indemnisations pour les réfugiés de Fukushima.

Dans le même temps, Tepco, qui exploite la centrale accidentée, a publié les détails de la deuxième vague de dédommagements financiers aux habitants ayant dû évacuer la zone. Quelque 83'000 personnes, qui vivaient dans un rayon de 20 km autour de la centrale, ne sont pas retournées chez elles depuis.

En ajoutant celles, domiciliées un peu plus loin, contraintes d'évacuer temporairement avant de regagner leurs maisons, Tepco va devoir dédommager au total 160'000 victimes qui recevront chacune de 100'000 à 300'000 yens (de 1000 à 3000 francs environ), en fonction du temps vécu hors de leur domicile.

Tepco a déjà versé un million de yens par foyer aux habitants installés à moins de 30 km de la centrale, dans le cadre d'une première tranche d'aide.

agences/mre

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