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L'ex-président tunisien Ben Ali dans le coma

Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et sa femme Leila. [Keystone - Alfred de Montesquiou]
Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali. Ici avec sa femme Leila. - [Keystone - Alfred de Montesquiou]
L'ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, 74 ans, est "dans le coma" depuis deux jours dans un hôpital de Jeddah suite à un accident vasculaire cérébral, a annoncé jeudi un proche de sa famille. La population débat déjà de la question du traitement de sa dépouille en cas de décès.

"Il est entré dans le coma il y a deux jours. Il est à l'hôpital à Jeddah", a déclaré cette source contactée au téléphone par l'AFP dans un pays du Golfe. "Il a eu un AVC (accident vasculaire cérébral), il est dans un état grave", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement en discutera vendredi

Interrogé sur l'hospitalisation de Ben Ali, le porte-parole du gouvernement tunisien, Taieb Baccouch, n'a pas été en mesure de confirmer. Il a déclaré que "son état de santé sera discuté vendredi en Conseil des ministres".

Le journal tunisien "Le Quotidien" avait publié jeudi un article intitulé "Ben Ali victime d'une attaque cérébrale", citant le blog du journaliste français Nicolas Beau, spécialiste de la Tunisie. Celui-ci y affirmait que le président déchu était dans un état grave et que pour des raisons de sécurité, il "serait soigné sous l'identité d'un émir saoudien".

Zine Ben Ali souffre d'un cancer de la prostate. Lui et sa famille ont fui en Arabie Saoudite le 14 janvier après près d'un mois de contestation populaire sans précédent réprimée dans le sang au prix de plusieurs dizaines de morts.

Sous l'emprise de sa belle famille

Père de six enfants, dont trois d'un premier mariage, il apparaissait les derniers temps souvent accompagné de son épouse Leila Trabelsi. Selon des observateurs, il semblait fragile et sous l'emprise de sa belle famille accusée de mainmise sur l'économie. "

Déjà se pose la question de savoir quoi faire de sa dépouille en cas de décès alors que la rumeur sur sa mort circule. "Je vois mal le peuple accepter qu'il soit enterré ici, le sang des martyrs tués par les snipers de Ben Ali n'a pas encore séché", dit Sabri Hmaidi, enseignant de 45 ans, en allusion aux plus de 200 personnes tuées lors de la contestation contre le régime en décembre et en janvier.

Une place Mohamed Bouazizi

Par ailleurs, la municipalité de Tunis a rebaptisé jeudi la place du 7-Novembre, la plus importante de la capitale tunisienne, pour lui donner le nom de Mohamed Bouazizi, dont l'immolation par le feu a déclenché la "révolution du jasmin".

Ce jeune chômeur diplômé avait tenté de se suicider le 17 décembre dans la bourgade de Sidi Bouzid, dans le Centre-Ouest, pour protester contre la confiscation de son étal de fruits et légumes. Il a succombé à ses brûlures le 4 janvier.

Mohamed Bouazizi, fils d'un ouvrier agricole, est devenu le symbole d'une jeunesse diplômée condamnée à trouver des "petits boulots" pour survivre dans un pays miné par la corruption et le népotisme. Il est devenu pour beaucoup de Tunisiens le symbole de la "révolution du jasmin" qui a fait florès en Egypte notamment.

agences/jzim

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