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Déchets napolitains: le gouvernement indemnise

La commune de Terzigno est en proie à la violence depuis la décision de construire une deuxième décharge.
La commune de Terzigno est en proie à la violence depuis la décision de construire une deuxième décharge.
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a annoncé vendredi le déblocage de 14 millions d'euros pour dédommager la municipalité de Terzigno, près de Naples, où des affrontements opposent la police à des riverains hostiles à l'utilisation d'une décharge de déchets.

"Nous espérons que la situation redeviendra normale d'ici 10 jours", a ajouté Silvio Berlusconi, précisant que la décharge serait désormais gérée directement par la protection civile italienne qui dépend du gouvernement.

"Le gouvernement garantit la disponibilité des fonds nécessaires (...) pour un total de 14 millions d'euros en ce qui concerne Terzigno", a déclaré Silvio Berlusconi à la presse à l'issue d'une réunion de crise avec les ministres concernés.

La commune dédommagée

Ces fonds sont prévus pour indemniser la commune qui accueille une bonne partie des déchets du centre de Naples et désignée pour héberger bientôt une deuxième décharge. Le chef de la protection civile italienne, Guido Bertolaso, se rendra vendredi à Naples pour contrôler le règlement de la crise des déchets.

Depuis près d'une semaine, la population de Terzigno manifeste toutes les nuits contre l'utilisation du site, parvenu selon elle à saturation, et contre l'ouverture d'une deuxième décharge appelée à devenir l'une des plus grandes d'Europe avec une capacité de 3 millions de tonnes.

Les ordures s'amoncellent

Dans le centre de Naples, des montagnes de déchets ont recommencé à s'accumuler rappelant les images de la crise de 2007/2008 quand des dizaines de milliers de tonnes avaient envahi la ville jusqu'au centre historique.

afp/os

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Infraction: l'UE tarde à statuer

La procédure d'infraction engagée par Bruxelles contre l'Italie pour la mauvaise gestion des déchets dans la région de Naples peine à progresser, car la Commission croule "sous les papiers" relatifs à ce cas.

"On étudie les documents" transmis par les autorités italiennes mais "il y a un énorme volume de papiers à analyser", a indiqué vendredi le porte-parole du commissaire européen à l'Environnement, Janez Potocnik. Le processus "continue", a ajouté le porte-parole en parlant de "semaines" avant que la Commission puisse indiquer si les volumineuses informations transmises par les autorités italiennes répondent ou non à ses injonctions.

La Cour européenne de justice a instamment demandé à l'Italie, en mars dernier, de se doter d'un réseau adéquat pour éliminer les déchets dans la région de Naples. Rome doit impérativement se mettre en conformité avec la loi européenne sur le traitement des déchets sous peine de sanctions, a prévenu la justice européenne.

Suite à cet arrêt de la Cour, les autorités italiennes ont transmis à Bruxelles de nombreux documents, mais l'exécutif européen n'a toujours pas fait le tri qui permettrait de décider s'il y lieu ou non de continuer les poursuites contre Rome.

Durant des années, la mafia napolitaine a infiltré le marché rémunérateur de la gestion des déchets dans la région de Naples et la crise de 2007/2008, quand la ville avait fait la Une de la presse mondiale avec des photos du centre historique envahi d'immondices, avait contribué à la victoire de Silvio Berlusconi aux législatives de 2008 et à son retour au pouvoir.