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Législatives US: les démocrates mettent le turbo

Barack Obama en compagnie du gouverneur du Massachusetts Deval Patrick.
Barack Obama en compagnie du gouverneur du Massachusetts Deval Patrick.
La Maison Blanche est engagée dans une offensive électorale tous azimuts, déterminée, malgré de mauvais sondages, à lutter pour empêcher les législatives du 2 novembre de sonner le glas des ambitions réformatrices du président Barack Obama.

A 15 jours du scrutin, tant le président Obama que son vice-président Joe Biden, mais aussi la Première dame Michelle Obama, parcourent les Etats-Unis d'est en ouest pour tenter de convaincre les électeurs d'accorder à nouveau leur confiance aux démocrates. Le couple présidentiel devait faire campagne en duo pour la première fois depuis 2008 dimanche dans l'Ohio (nord).

Actions ciblées

A chacun son registre: à Barack Obama les attaques contre l'"obstruction" des républicains du Congrès qui ont selon lui bridé ses réformes; à Joe Biden, champion de la classe moyenne, les tentatives d'éviter un ralliement de celle-ci au populisme des ultra-conservateurs du "Tea Party"; à Michelle Obama les discours compassionnels et les appels à la patience.

Le président, qui fait campagne dans pas moins de neuf Etats en 11 jours, s'est joint vendredi à Joe Biden pour aller défendre le siège de sénateur que ce dernier a occupé pendant 36 ans dans le Delaware (est), et disputé à un démocrate par une figure haute en couleur du "Tea Party", Christine O'Donnell.

"Il n'y a aucun doute que c'est une élection difficile. C'est difficile ici et c'est difficile dans tout le pays", a affirmé Obama, en évoquant la situation économique des Etats-Unis, en proie à un chômage obstinément élevé. Son porte-parole Robert Gibbs, s'est toutefois voulu optimiste dimanche. "Je pense que le soir du scrutin, nous garderons le contrôle de la Chambre et du Sénat", a-t-il affirmé sur la chaîne NBC.

Démocrates en danger

Selon John Pitney, professeur de sciences politiques au Claremont McKenna College, "les démocrates se préparent à d'importantes pertes. Il n'y a pas grand chose qu'ils puissent faire. Le président et d'autres têtes d'affiche de l'administration peuvent lever des fonds mais ils ont dépassé le stade où la rhétorique peut faire la différence".

Les républicains ont besoin de 39 sièges supplémentaires à la Chambre des représentants pour ravir la majorité aux démocrates, ce qui semble à leur portée. Barack Obama devrait alors négocier avec eux et sans doute renoncer à nombre de ses réformes. Au Sénat, les démocrates jouissent d'une majorité de 59 sièges sur 100 en comptant deux sénateurs indépendants. Les républicains doivent donc remporter au moins 10 sièges pour espérer prendre la majorité, ce qui semble plus difficile mais pas impossible.

Selon Nate Silver, analyste et statisticien, les sondages s'améliorent pour les démocrates dans certains Etats comme le Nevada (ouest) et la Virginie occidentale (est), ce qui rend les perspectives de prise de contrôle des républicains plus "distantes". L'incertitude demeure toutefois au Nevada, où le chef de la majorité du Sénat Harry Reid défend son siège face à une autre représentante du "Tea party".

Cette semaine, le parti démocrate a décidé de couper les vivres à des candidats considérés comme perdants côté Chambre, pour concentrer ses efforts sur les circonscriptions "gagnables".

afp/bkel

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Les législatives les plus coûteuses de l’histoire

Le financement des campagnes électorales reste au coeur des débats alors que des sommes astronomiques continuent d'être versées dans la campagne législative déjà la plus chère de l'histoire américaine.

Cette tendance bénéficie surtout aux républicains qui jouissent de l'appui de groupes conservateurs qui ne révèlent pas le nom de leurs donateurs.

Selon le "Center for responsive politics", un centre d'analyse, plus de 3,4 milliards de dollars ont été dépensés au total lors de cette campagne.

Barack Obama admet certaines erreurs

Le président américain Barack Obama a admis des erreurs tactiques, mais dit ne regretter aucune de ses réalisations depuis 2008, dans un entretien au New York Times Magazine à 15 jours des élections de mi-mandat qui s'annoncent comme un référendum sur son administration.

Barack Obama a déclaré au New York Times qu'il n'avait probablement pas suffisamment insisté sur l'aspect relations publiques qui est l'une composantes essentielles de la politique aux Etats-Unis. "Etant donné le nombre de choses qui nous arrivait, nous nous sommes davantage attelés à gouverner correctement", a dit le président dans un article bilan sur les deux premières années de son administration.

Le magazine a également interrogé plusieurs conseillers du président sur leurs idées pour faire rebondir la présidence de Barack Obama alors que l'opposition républicaine semble prête à empocher d'importants gains en sièges aux élections du 2 novembre.

L'administration post-élections, baptisée "Obama 2.0" par les conseillers, fait voeu de se plier aux règles de Washington de façon à ce que ses efforts pour défendre son image ne soient pas éclipsés par l'opposition républicaine. "Je pense que tous ceux qui ont occupé ce poste (la présidence des Etats-Unis), doivent se souvenir (...) qu'il ne faut pas négliger le marketing, les relations publiques et l'opinion publique", a dit Barack Obama.

Le président a également assuré au magazine qu'il avait appris une "leçon tactique" en se laissant trop percevoir comme un démocrate de gauche de la vieille école, alors qu'il s'était présenté lors de la campagne présidentielle comme un agent du changement.

Mais Obama, qui a pris ses fonctions au milieu de deux guerres et d'une crise financière, a jugé le bilan de son administration louable. "J'ai une liste de ce que nous avons promis de faire, et nous avons probablement accompli 70% des choses dont nous avons parlé pendant la campagne", a-t-il dit.

Après avoir mis sur les rails un gigantesque plan de relance de l'économie, l'administration Obama a mis en oeuvre une vaste réforme de la couverture santé et une réorganisation du système financier. D'autres parties de son programme ont été mises de côté en raison de l'opposition républicaine.