Publié

Touristes américains priés d'être vigilants en Europe

La Tour Eiffel encore évacuée
Le mois dernier, la Tour Eiffel a dû être évacuée par deux fois en raison de fausses alertes à la bombe prises au sérieux en raison du risque élevé d'attentats.
Les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont mis en garde dimanche leurs ressortissants voyageant en Europe contre des "risques potentiels d'attentats terroristes", les appelant à la vigilance notamment dans les lieux publics, après des informations indiquant que des attentats avaient été déjoués.

"Les informations actuelles laissent penser qu'Al-Qaïda et des organisations affiliées continuent de préparer des attentats terroristes", indique dans un communiqué le département d'Etat américain. "Les citoyens américains doivent se montrer particulièrement vigilants et prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité pendant leurs voyages", poursuit le département d'Etat, faisant état de risques notamment dans les transports et les infrastructures touristiques.

Cette mise en garde, qu'avaient révélée samedi des responsables américains sous couvert d'anonymat, correspond à un premier niveau d'alerte pour les voyages à l'étranger avant celui qui déconseille formellement ces déplacements. La Grande-Bretagne a emboîté le pas aux Etats-Unis, faisant aussi des recommandations de prudence (lire ci-contre).

Après la découverte de projets d'attentats

Les services de renseignement occidentaux ont mis au jour des projets d'attentats liés à Al-Qaïda dans des grandes villes au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, sur le modèle des attaques de Bombay qui avaient fait 166 morts en 2008, selon des informations diffusées la semaine dernière par des médias anglo-saxons. Ces informations ont été en partie confirmées par des responsables, mais pas par les gouvernements concernés.

"Nous avons pris note des recommandations de vigilance formulées par les Etats-Unis pour les ressortissants américains voyageant en Europe, qui sont en ligne avec les recommandations générales que nous adressons nous-mêmes à la population française", a réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

"La menace terroriste en France demeurant élevée, le niveau d'alerte est maintenu inchangé, au niveau rouge". "Comme nous n'avons eu de cesse de le répéter, nous faisons face à une menace terroriste grave et réelle. Notre niveau d'alerte reste 'grave', ce qui signifie qu'un attentat est très probable", a déclaré de son côté la ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May. Un dirigeant du ministère tchèque de l'Intérieur a annoncé dimanche que Prague avait renforcé les mesures préventives de sécurité", à la suite de la mise en garde lancée par Washington.

Menace crédible

Des projets d'attentats en Europe ont été élaborés par le numéro trois du réseau Al-Qaïda, le cheik Younis al-Mauretani, avec l'appui d'Oussama ben Laden, a affirmé l'hebdomadaire allemand Spiegel. "La menace est pour le moment crédible mais elle n'est pas précise", avait expliqué samedi un responsable américain sous couvert de l'anonymat, soulignant qu'on ne pouvait pas savoir exactement où et quand un attentat pourrait survenir. "Pour cette raison, les gens ne devraient pas uniquement penser au Royaume-Uni, à la France et à l'Allemagne", avait-il ajouté, précisant également que d'autres modes d'attentats que celui sur le modèle de Bombay pouvaient être envisagés.

Selon le site internet du Département d'Etat, la publication d'une mise en garde pour les voyages se réfère à des évènements particuliers, à court terme. Par exemple, des catastrophes naturelles, des anniversaires d'attentats, des conférences internationales ou l'organisation d'une grande rencontre sportive, sont susceptibles de générer un tel avertissement comme l'ont fait les Etats-Unis pour la tenue à New Delhi des jeux du Commonwealth du 3 au 14 octobre. Au-delà, les Etats-Unis déconseillent de voyager dans 31 pays, tels que l'Afghanistan, l'Irak, l'Iran, Israël, le Liban, la République démocratique du Congo, le Soudan ou la Somalie.

afp/ap/hof

Publié

La Grande-Bretagne met aussi en garde

Le ministère britannique des Affaires étrangères a annoncé dimanche une révision de sa mise en garde aux Britanniques voyageant en France et en Allemagne, les avertissant d'une "forte menace terroriste".

"Nous pouvons confirmer que l'avertissement pour les voyages en France et en Allemagne a été mis à jour", a indiqué une porte-parole du ministère.

"Comme d'autres grands pays européens, ils font face à une forte menace terroriste", a-t-elle ajouté. "Les autorités françaises considèrent toujours qu'il existe une menace terroriste élevée.

Des attentats pourraient frapper sans discernement, notamment dans des endroits fréquentés par des expatriés et des voyageurs étrangers", précise la mise en garde diffusée sur le site du FCO.

"Un certain nombre d'explosions, d'explosions manquées et d'autres attentats ont eu lieu ces dernières années en Corse. Des édifices gouvernementaux, des restaurants, des véhicules de police, des bars, une discothèque et plusieurs résidences de villégiature ont été ciblées et, dans certains cas, ont subi des dégâts conséquents", ajoute le texte.

"Les autorités, qui ont auparavant averti que le nombre des attentats pourrait s'intensifier, estiment que l'organisation nationaliste corse, le FLNC, est responsable. Une maison de vacances détenue par des Britanniques avait été visée en janvier 2010", précise la mise en garde.

Quant à l'Allemagne, l'avertissement ne fait qu'indiquer que le pays "fait face à une menace terroriste élevée" et que "des attentats pourraient frapper sans discernement".

Un Français suspecté de terrorisme arrêté

Un Français soupçonné d'appartenir à Al-Qaïda a été arrêté à Naples, rapportent deux journaux italiens.

Cet homme de 28 ans d'origine algérienne a été interpellé en possession de matériel et d'instructions pour fabriquer des bombes, rapportent dimanche Il Mattino et La Repubblica.

La police a saisi son ordinateur et son téléphone portables.

D'après le quotidien napolitain Il Mattino, le Français a été arrêté il y a deux semaines mais la nouvelle n'a été rendue publique qu'après la décision d'un tribunal de Naples autorisant son extradition vers la France.

Les autorités italiennes et françaises ont refusé de commenter cette information.