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Colombie: un avion se brise à l'atterrissage

L'appareil, un Boeing 737-300 de la compagnie Aires,  effectuait un vol entre Bogota et San Andres.
L'appareil, un Boeing 737-300 de la compagnie Aires, effectuait un vol entre Bogota et San Andres.
Au moins une personne a été tuée et plus de 120 blessées lundi lorsqu'un Boeing colombien s'est brisé pendant son atterrissage sur l'île de San Andres, dans le nord de la Colombie, après avoir été atteint par un éclair, ont annoncé des responsables.

L'appareil, un Boeing 737-300 de la compagnie colombienne Aires qui effectuait un vol entre Bogota et San Andres avec 131 passagers à bord, "s'est brisé en trois morceaux" au cours de son atterrissage sur l'aéroport de l'île, selon un communiqué de la Police nationale.

L'accident a fait au moins un mort, une femme, et plus de 120 blessés dont cinq, parmi lesquels deux enfants, sont grièvement atteints, a déclaré à des radios de Bogota le colonel Ronald Tascon, directeur des opérations de l'Aviation civile colombienne.

Les passagers "se sont retrouvés littéralement éparpillés sur la piste d'atterrissage", a rapporté le communiqué de la police. "A 01h49 (06h49 GMT), un avion Boeing 737-700 de la compagnie Aires a eu un accident", a précisé la même source.

"Le pilote a fait savoir qu'à 80 mètres de la piste, un éclair a frappé l'avion, dont il a ensuite perdu le contrôle", a expliqué à la radio le général Orlando Paez Baron, directeur de la sécurité de la Police nationale. Mais "l'habileté" du pilote a permis d'"éviter que l'appareil ne sorte de la piste", a ajouté le même responsable. "En raison de l'impact, les moteurs de l'avion se sont détachés et il s'est brisé en trois", a-t-il dit.

Plusieurs étrangers voyageaient à bord, dont quatre Brésiliens qui sont sains et saufs. Le Boeing, immatriculé HK 4682, était parti de Bogota vers 00h07 heure locale (05h07 GMT) et les conditions de visibilité étaient "réduites" lorsqu'il est arrivé à San Andres, selon les responsables du contrôle aérien de cette île paradisiaque des Caraïbes.

afp/cht

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La foudre, un risque permanent

La foudre, qui semble à l'origine de la l'accident, est un risque permanent pour les avions de ligne. "Les avions de ligne sont foudroyés en moyenne une fois toutes les 1000 heures de vol", indiquait récemment un organisme français, l'Office national d'Etudes et de Recherches aérospatiales (ONERA), sur son site internet. "Ce phénomène est pris en compte dans la conception des avions afin de protéger les commandes électriques de vol et les équipements", ajoute l'ONERA.

La foudre touche donc un appareil en moyenne une à deux fois par an, selon les experts. En général, la foudre se propage à la surface de l'avion, dont la structure, en général essentiellement composée d'aluminium, excellent conducteur d'électricité, constitue une cage de Faraday. L'alimentation électrique peut être touchée mais, après un grand fracas à bord de l'avion et une réinitialisation du système, tout remarche normalement.

"La foudre peut avoir une conséquence mécanique, elle peut perforer l'appareil, mais normalement il peut continuer à voler", déclarait récemment Vincent Favé, un expert auprès des tribunaux pour les accidents d'avions. "Elle peut aussi endommager le système électrique, se répercutant sur l'électronique de l'avion, ce qui est plus néfaste", ajoutait-il.

L'emploi de nouveaux matériaux composites, à base de fibres de carbone et de résine, de plus en plus employés dans l'industrie aéronautique pour réduire le poids des appareils et leur consommation de carburant, accroît leur vulnérabilité, car ces parties non-métalliques ont une moindre capacité à drainer la foudre.

Au cours des quinze dernières années, seuls trois accidents semblent avoir été occasionnés par un impact de foudre.