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Premier face-à-face entre le président argentin et le pape François

Premier face à face entre le président argentin et le pape François. [Keystone - Vatican media]
Premier face à face entre le président argentin et le pape François / Le Journal horaire / 30 sec. / le 11 février 2024
Le pape François a rencontré son compatriote Javier Milei, le président argentin ultralibéral qui n'a pas été avare d'insultes envers lui ces derniers mois, lors d'une messe au Vatican dimanche, à la veille d'un entretien officiel et au moment où l'Argentine vit une situation politique explosive. 

Devant des centaines de fidèles, Javier Milei, souriant, s'est incliné pour recevoir l'accolade du souverain pontife dans la basilique Saint-Pierre, au terme de la messe de canonisation de la religieuse et missionnaire du XVIIIe siècle María Antonia de San José, connue sous le nom de "Mama Antula".

Le président argentin, âgé de 53 ans, effectue sa première visite officielle à Rome deux mois après sa prise de fonction. Il s'est levé à l'entrée du pape en fauteuil roulant du fait de ses difficultés à se déplacer. Javier Milei s'est ensuite agenouillé lors de la consécration.

>> Le président argentin assiste à la canonisation de la nouvelle sainte argentine María Antonia de Paz y Figueroa :
Le président argentin assiste à la canonisation de la nouvelle sainte argentine María Antonia de Paz y Figueroa [KEYSTONE - ALESSANDRA TARANTINO]
Le président argentin assiste à la canonisation de la nouvelle sainte argentine María Antonia de Paz y Figueroa [KEYSTONE - ALESSANDRA TARANTINO]

Les deux dirigeants ont également échangé quelques mots avant la messe, a indiqué le Vatican. Mais c'est lundi que le président argentin sera reçu officiellement au palais du Vatican par le pape et des hauts responsables de la Curie, le gouvernement central du Saint-Siège.

Javier Milei doit aussi rencontrer le président italien Sergio Mattarella et la Première ministre Giorgia Meloni lundi.

Des insultes de Javier Milei puis des excuses

Cette rencontre avec Javier Milei, qui entend refaire de l'Argentine "une puissance mondiale" à coup de dérégulation et de privatisations, marque une étape dans une relation incertaine: en novembre, François avait appelé le président fraîchement élu pour le féliciter et, faisant fi des insultes de ce dernier à son égard, lui avait adressé un chapelet.

Habitué aux sorties provocantes et impulsives, Javier Milei avait, pendant sa campagne électorale, traité le pape de "personnage néfaste", d'"imbécile qui promeut le communisme" ou de "représentant du Malin" sur Terre, avant de changer radicalement de ton, lui présentant ses "excuses" et assurant le "respecter".

Des divergences entre les deux hommes

Tout semble séparer le libertarien aux postures d'extrême droite du jésuite qui prône l'aide aux plus démunis et dénonce les dérives des marchés financiers.

Sur l'écologie, thème fort du pontificat, Javier Milei assure que le changement climatique n'est pas "une responsabilité de l'homme", là où le pape dénonce l'impact de l'homme sur la "Maison commune".

Les deux hommes divergent radicalement sur la manière de lutter contre la pauvreté, qui touche 40% de la population argentine, un pays où l'inflation dépasse les 200%.

>> Revoir le sujet du 19h30 après la victoire de Javier Milei :

La victoire du candidat "antisystème", Javier Milei, aux élections présidentielles argentines
La victoire du candidat "antisystème", Javier Milei, aux élections présidentielles argentines / 19h30 / 2 min. / le 20 novembre 2023

>> Le portrait de Javier Milei : Ultralibéral, antisystème, outrancier: qui est Javier Milei, le nouveau président argentin?

afp/miro

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