La traque des auteurs de l'attaque du fourgon pénitentiaire mobilise 350 enquêteurs en France
L'attaque, spectaculaire et rarissime en France, a été perpétrée mardi en fin de matinée par un commando qui a lancé une voiture bélier contre un fourgon au péage d'Incarville (nord-ouest), avant d'ouvrir le feu à l'arme automatique contre ses occupants.
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Les policiers "avancent très bien" dans leur enquête, a assuré le ministre de l'Intérieur sur la chaîne France 2.
"Nous vous traquons", avait également lancé aux fugitifs le Premier ministre Gabriel Attal mercredi. "L'enquête progresse" et mobilise des "moyens massifs", a-t-il assuré.
Hors des frontières aussi
La traque s'organise aussi hors des frontières, avec une "notice rouge" émise mercredi par Interpol à la demande des autorités françaises pour localiser le fugitif, Mohamed A.
Le casier judiciaire de cet homme de 30 ans porte 13 mentions. Il était détenu depuis janvier 2022 à la maison d'arrêt d'Evreux (nord-ouest) en exécution de plusieurs peines, notamment pour extorsion et violence avec arme.
Selon une source proche du dossier, il est aussi impliqué dans des trafics de stupéfiants, soupçonné d'avoir commandité des meurtres liés à ces trafics.
Sa dernière condamnation en date remonte au 7 mai "pour un vol avec effraction" qui lui a valu 18 mois de prison. Il était toutefois en détention provisoire pour d'autres dossiers, dont une inculpation dans un dossier d'enlèvement et d'assassinat en bande organisée.
afp/fgn
Les agents pénitentiaires, sceptiques face aux promesses, poursuivent la mobilisation
Choqués par le meurtre de deux de leurs collègues, les agents de l'administration pénitentiaire ont de leur côté appelé à poursuivre jeudi le mouvement de blocage des établissements entamé la veille, pour "maintenir la pression". Ils étaient "mitigés" jeudi face aux promesses du gouvernement pour améliorer leur sécurité.
A Caen, le centre pénitentiaire où étaient basées les victimes était bloqué depuis 6H30 par des palettes et une quarantaine d'agents. A Caen-Ifs, à l'autre bout de la ville, près de 70 agents faisaient brûler des pneus et les visages restaient fermés, marqués par le deuil et la fatigue.
Les représentants syndicaux, qui ont été reçus mercredi à Paris par le ministre de la Justice, se sont félicités de l'ouverture du dialogue. Mais ils réclamaient un document écrit, sur lequel les agents seront consultés, avant de cesser leurs actions.
Ce "relevé de décisions" prévoit notamment de doter les agents d'armes longues lors des transferts et de limiter les extractions les plus dangereuses.
Des perturbations sont également observées du côté du centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan (Landes), de la prison de Roanne dans la Loire, des établissements en Provence-Alpes-Côte-d'Azur et au centre pénitentiaire d'Alençon-Condé-sur-Sarthe (Orne)