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En Thaïlande, un nouvel impôt sur les retraites étrangères touche la diaspora helvétique

Les retraités étrangers qui résident en Thaïlande doivent dorénavant payer des impôts sur leurs pensions
Les retraités étrangers qui résident en Thaïlande doivent dorénavant payer des impôts sur leurs pensions / 19h30 / 2 min. / le 29 mars 2024
Depuis le 1er janvier 2024, les retraités résidant en Thaïlande doivent payer des impôts sur leurs pensions. Un changement de politique qui touche près de 6000 citoyennes et citoyens suisses établis dans ce pays d'Asie du Sud-Est.

Avec le niveau des prix et des rentes AVS, la retraite est parfois difficile en Suisse. Certains décident donc de la passer à l'étranger, au soleil et dans des pays plus avantageux en termes de pouvoir d'achat, comme la Thaïlande.

"On a un niveau de vie qui est facilement deux à trois fois supérieur à celui de la Suisse avec les mêmes moyens", témoigne Robert vendredi dans le 19h30. Comme près de 6000 compatriotes, ce retraité suisse a bénéficié d'un visa spécial. Pour cela, il a simplement dû justifier un revenu mensuel de 1600 francs et souscrire une assurance maladie privée.

Un paradis fiscal

Pour des raisons économiques, la Thaïlande a longtemps cherché à attirer ces retraités occidentaux, notamment grâce à ce visa spécial, mais aussi des conditions fiscales avantageuses. "Le fait qu'il n'y ait pas de fiscalité sur les pensions que je touche de Suisse, c'était la cerise sur le gâteau", confirme Robert.

Mais l'annonce de ce nouvel impôt inquiète ces Suisses émigrés. "La Thaïlande, c'était un peu comme un paradis fiscal", lance Josef Schnyder, délégué en Thaïlande de l'Organisation des Suisses de l'étranger (OSE). "Donc je pense que ça aura un impact. Qui aime payer des impôts?"

Désavantageux pour les retraités pauvres

Le pays devrait toutefois rester ce paradis fiscal pour les retraités et retraitées les plus riches. Car malgré la nouvelle réglementation, il suffit d'investir 220'000 francs dans le pays pour ne pas payer d'impôts.

"Je crois que le gouvernement thaïlandais veut des retraités riches. Le système actuel est désavantageux pour les retraités pauvres", qui n'ont plus les moyens d'échapper à l'impôt, observe Josef Schnyder.

De son côté, Robert pourrait être soumis à un taux d'imposition de 25%, ce qui le pousserait à quitter la Thaïlande plus de six mois par an, afin d'éviter la taxation. Mais les taux exacts qui s'appliqueront à ces expatriés suisses ne sont pas encore connus.

William de Tamaris/Tristan Dessert/jop

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