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De nombreuses personnes fuient l'intensification des combats dans l'est de la RDC

Les hostilités au Nord-Kivu ont provoqué la fuite de nombreuses personnes. [AFP - AUBIN MUKONI]
Les réfugiés affluent en masse de la province congolaise du Nord-Kivu / La Matinale / 1 min. / le 13 février 2024
Le conflit dans l'est de la République démocratique du Congo redouble d’intensité. Les hostilités ont provoqué la fuite de nombreuses personnes. Une responsable de Médecins sans frontières tire la sonnette d'alarme.

La province du Nord-Kivu est en proie depuis fin 2021 à un conflit qui oppose la rébellion du M23 ("Mouvement du 23 mars"), appuyé par des unités de l'armée rwandaise, à l'armée congolaise associée à des groupes armés et deux sociétés militaires privées étrangères.

La RDC accuse le Rwanda et ses "supplétifs" du M23 de vouloir faire main basse sur les minerais de l'est congolais. Le M23 affirme de son côté défendre une frange menacée de la population et réclame des négociations, que Kinshasa refuse, excluant de discuter avec des "terroristes".

Des combats qui s'intensifient

Les combats se sont intensifiés ces derniers jours, notamment autour de Sake, ville située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Goma et considérée comme un "verrou" sur la route de la capitale provinciale.

Une "bombe" est tombée dans le camp de déplacés de Zaïna, à la sortie nord de Sake, faisant au moins trois morts et une dizaine de blessés selon des sources locales, dont une médicale.

Dans un document, la mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) pointe une "escalade des forces conventionnelles engagées dans le conflit".

De nombreux déplacés

Les combats ont poussé de nombreux civils à fuir les combats. Rien que ces six derniers jours, plus de 100'000 personnes sont arrivées dans la zone de santé de Minova, située dans la province voisine du Sud-Kivu et à quelques dizaines de kilomètres de Goma. La ville tente tant bien que mal de mettre sur pied des zones d'accueil. Elle a réquisitionné ses églises et ses écoles.

La coordinatrice de Médecin Sans Frontières dans la région, Rabia Ben Ali, décrit des conditions extrêmement compliquées: "Il pouvait y avoir plus de 180 personnes qui passaient la nuit dans une salle de classe. Les conditions d'hygiène étaient très précaires. Il était donc nécessaire de pouvoir les améliorer pour éviter la propagation de maladies", relève-t-elle dans La Matinale.

L'hôpital de Minova doit lui aussi répondre à un afflux massif de déplacés, dont des blessés de guerre. Mais les ressources manquent et il est très difficile de les acheminer, explique Rabia Ben Ali.

La République démocratique du Congo compte actuellement près de sept millions de déplacés. Du jamais vu selon l’Organisation internationale pour les migrations.

Sujet radio: Barnabé Fournier

Adaptation web: ami avec agences

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Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne l'offensive du M23

Lors d'une réunion d'urgence à huis-clos, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU "ont condamné l'offensive du M23 près de Goma, lancée le 7 février et répété leur condamnation de tous les groupes armés opérant dans le pays", a déclaré lundi l'ambassadrice du Guyana Carolyn Rodrigues-Birkett qui assure la présidence tournante.

"Ils ont exprimé leur inquiétude concernant l'escalade de la violence et la tension continue dans la région", a-t-elle ajouté.

Ils ont également appelé "tous les acteurs à mettre un terme à la violence et à respecter le droit humanitaire international" et à reprendre le dialogue pour parvenir à un cessez-le-feu.

Le Conseil a d'autre part "répété son soutien total à la souveraineté, à l'unité et à l'intégrité territoriale de la RDC", sans autre précision.