Blessé par plusieurs balles, le Premier ministre slovaque Robert Fico dans un état stable
"Il n'est pas dans une situation qui menace sa survie en ce moment", a indiqué jeudi matin à la chaîne de télévision BBC le vice-Premier ministre Tomas Taraba.
"Cette nuit, les médecins ont réussi à stabiliser l'état du patient", a ajouté lors d'un point de presse devant l'hôpital Roosevelt de Banska Bystrica (centre) Robert Kalinak, qui est également ministre de la Défense. "Malheureusement, l'état reste très grave, car ses blessures sont compliquées."
Le dirigeant de 59 ans a subi mercredi "une opération de cinq heures", a précisé la directrice de l'établissement Miriam Lapunikova, confirmant qu'il est toujours dans un état "vraiment très grave" et va rester en soins intensifs.
Le ministre de l'intérieur Matus Sutaj Estok avait indiqué auparavant avoir été informé par les médecins que le Premier ministre était "dans un état critique".
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Robert Fico a été blessé par plusieurs balles mercredi après une réunion de cabinet à Handlova, dans le centre de la Slovaquie. Il a été évacué en hélicoptère à Banska Bystrica, où il a été opéré. L'attentat a suscité une vive émotion dans le pays d'Europe centrale et une vague de condamnations internationales.
La police a arrêté l'assaillant présumé, un homme de 71 ans identifié par les médias slovaques comme un écrivain local. Aucune information n'a été donnée à ce stade sur ses motivations.
"Une attaque politique"
Selon le ministre de la défense Robert Kaliniak, cet attentat est "une attaque politique" à laquelle il faudra "réagir en conséquence".
Après être revenu au pouvoir comme Premier ministre en octobre, Robert Fico a mis en doute la souveraineté de l'Ukraine et fait cesser toute aide militaire au pays. Cet ancien membre du parti communiste, qui a fondé sa propre formation et rejette les étiquettes de "populiste" et de "démagogue", s'est opposé aux sanctions contre la Russie.
En avril, il a néanmoins opéré un changement de ton face à la guerre en Ukraine, prônant une solution pacifique qui respecte "l'intégrité territoriale" de ce pays.
Son allié au gouvernement, Peter Pellegrini, a remporté le mois dernier la présidentielle devançant largement un diplomate pro-européen, en faisant de la guerre en Ukraine un élément-clé de la campagne dans ce pays de 5,4 millions d'habitants membre de l'Union européenne et de l'OTAN.
Sa coalition gouvernementale a notamment adopté un projet de loi controversé sur la radio et la télévision publiques RTVS que le pouvoir en place accuse de manquer d'objectivité.
ats/fgn
Le président élu appelle les partis à "suspendre" la campagne des européennes
Le président élu de la Slovaquie Peter Pellegrini a appelé jeudi les partis politiques à "suspendre" leur campagne pour les élections européennes prévues le 8 juin dans ce pays d'Europe centrale, au lendemain de la tentative d'assasinat du Premier ministre Robert Fico.
"J'appelle l'ensemble des partis à suspendre temporairement ou à considérablement réduire leur campagne", a-t-il déclaré devant la presse à Bratislava. "La Slovaquie n'a pas besoin en ce moment de davantage de confrontation" et "d'accusations mutuelles".
Dans un pays déchiré par les divisions entre un gouvernement favorable au Kremlin et une opposition pro-occidentale, la présidente sortante Zuzana Caputova, présente aux côtés de son successeur, a également exhorté à "sortir du cercle vicieux de la haine".
"Ce qui s'est passé hier (mercredi) était un acte individuel mais le climat actuel résulte de nos actions collectives", a-t-elle ajouté, invitant les différents responsables politiques au palais présidentiel "pour calmer les choses et rejeter la violence".