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Le Venezuela envoie des milliers de soldats à la frontière avec le Guyana

Le président vénézuélien Maduro fait le signe de la victoire au palais présidentiel de Miraflores à Caracas, au Venezuela, le 20 décembre 2023. [Keystone - AP Photo/Matias Delacroix]
Le Venezuela ordonne des manœuvres militaires "défensives" face à la "menace" d'un navire britannique au Guyana / Le Journal horaire / 31 sec. / le 28 décembre 2023
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a lancé jeudi, en pleine crise sur l'Essequibo, des exercices militaires avec quelque 5600 soldats à la frontière du Guyana, "en réponse à la provocation" du Royaume-Uni qui a envoyé un navire de guerre, tandis que les autorités guyaniennes nient toute velléité "offensive".

Il s'agit d'une "action conjointe de nature défensive, en réponse à la provocation et à la menace du Royaume-Uni contre la paix et la souveraineté de notre pays", a déclaré M. Maduro lors d'une émission radiotélévisée, au cours de laquelle il a montré des images de navires de guerre et d'avions de combat en patrouille.

Cette première phase d'exercices militaires réunit 5682 militaires et des avions de chasse F-16 (américain) et Soukhoï (russes), a-t-il précisé.

"Nous n'avons aucun plan pour prendre des mesures offensives contre le Venezuela (...) Nous n'avons pas l'intention d'envahir le Venezuela. Le président Maduro le sait et ne doit pas s'inquiéter", a de son côté assuré jeudi le vice-président du Guyana, Bharrat Jagdeo, précisant que l'arrivée d'un patrouilleur britannique dans les eaux du Guyana entrait dans le cadre "d'exercices de routine planifiés depuis longtemps".

Le patrouilleur britannique le "HMS Trent" arrivera au Guyana vendredi et doit participer à des exercices militaires dans les eaux guyaniennes pendant "moins d'une semaine". Il n'est pas prévu qu'il accoste à Georgetown, a souligné une source des Affaires étrangères guyaniennes.

Le HMS Trent, d'habitude basé en Méditerranée, a été envoyé début décembre dans les Caraïbes pour lutter contre les trafics de drogue.

"Provocation hostile"

Dans un communiqué, le gouvernement vénézuélien avait "rejeté catégoriquement l'arrivée du navire (...) qui constitue un acte de provocation hostile".

"La présence de ce navire militaire est extrêmement grave", c'est pourquoi "le Venezuela exhorte les autorités guyaniennes à prendre des mesures immédiates pour le retrait du HMS Trent, et à s'abstenir de continuer à impliquer des puissances militaires dans le différend territorial", ajoute le texte.

La tension était montée après le lancement en septembre d'appels d'offres pétroliers par le Guyana, puis le référendum organisé en réaction le 3 décembre au Venezuela sur un rattachement de l'Essequibo, territoire de 160'000 km2 riche en pétrole et ressources naturelles, administré par Georgetown et revendiqué par le Venezuela.

Quelque 125'000 personnes, soit un cinquième de la population du Guyana, vivent dans l'Essequibo, qui couvre les deux tiers de la superficie du pays.

Engagement à ne pas recourir à la force

Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l'époque de l'empire espagnol. Le Guyana argue que la frontière, datant de l'époque coloniale anglaise, a été entérinée en 1899 par une cour d'arbitrage à Paris.

Les présidents guyanien Irfaan Ali et vénézuélien Nicolas Maduro se sont rencontrés le 15 décembre lors d'un sommet qui a contribué à faire baisser la pression - engagement à ne pas utiliser la force - mais n'a pas résolu le différend, les deux pays campant sur leurs positions.

cab avec ats

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