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Heurts entre manifestants et forces de l'ordre devant la mairie de Belgrade

Des manifestations à Belgrade pour dénoncer des fraudes lors des récentes élections législatives
Des manifestations à Belgrade pour dénoncer des fraudes lors des récentes élections législatives / 12h45 / 2 min. / le 26 décembre 2023
Des manifestants contestant les résultats des récentes législatives en Serbie ont attaqué la mairie de Belgrade dimanche. Ils ont brisé des fenêtres à coups de pierres, avant d'être repoussés par la police.

Les manifestants ont jeté des pierres, des bâtons et des oeufs sur le bâtiment, brisant des fenêtres et tentant d'en forcer l'entrée, mais ils ont été repoussés par les forces de police qui se trouvaient à l'intérieur.

Les policiers, qui ont notamment utilisé du gaz au poivre, se trouvaient devant l'entrée principale de la mairie, derrière leurs boucliers. A 22h00, les manifestants avaient été dispersés. Le président nationaliste serbe Aleksandar Vucic, dont le parti a été déclaré vainqueur des législatives du 17 décembre, a affirmé que deux policiers avaient été "grièvement blessés" pendant la manifestation, tandis que plus de 35 personnes ont été arrêtées.

"Fomenté depuis l'étranger"

Lundi, le dirigeant a fustigé les violences et affirmé avoir des preuves qu'elles avaient été "fomentées à l'étranger". Il a qualifié les incidents de tentative de "prise de contrôle par la force des institutions de l'État".

Principal allié de Belgrade, Moscou est monté au créneau: "Il est évident que l'Occident dans son ensemble cherche à déstabiliser la situation" en Serbie, a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, citée par l'agence publique RIA Novosti. Elle a comparé ces manifestations à celles du Maïdan à Kiev, qui ont chassé un dirigeant pro-russe et abouti à l'arrivée au pouvoir de pro-Occidentaux en Ukraine début 2014.

La veille, Aleksandar Vucic avait déjà affirmé qu'il disposait de "preuves solides" selon lesquelles "tout a été préparé à l'avance". "Personne n'a le droit de détruire notre maison, de détruire les biens de notre pays et de nos citoyens, ni de blesser grièvement nos policiers", avait-il assené dans la soirée sur Pink TV, une chaîne progouvernementale.

Nombreuses critiques

Il avait auparavant affirmé que les autorités seraient "en capacité" d'arrêter et de juger les responsables de ces incidents. "Ces scènes sont dramatiques (...) mais il n'y a pas de révolution en cours et [les manifestants] ne l'emporteront pas", avait-il lancé, également sur Pink TV.

Dans un communiqué, le ministère serbe de l'Intérieur a appelé les manifestants à ne pas recourir à la violence et a assuré que les représentants de l'opposition avaient donné la "garantie que de tels évènements ne se produiraient pas".

Le scrutin du 17 décembre a suscité de nombreuses critiques après qu'une équipe d'observateurs internationaux - comprenant des représentants de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) - a dénoncé une série d'"irrégularités", notamment "l'achat de voix" et "le bourrage des urnes". Des centaines de personnes ont manifesté quotidiennement devant la commission électorale serbe et les condamnations internationales ont afflué.

"Irrégularités" déjà dénoncées par l'opposition

Lors du scrutin, le parti présidentiel (SNS, droite nationaliste) a obtenu plus de la moitié des 250 sièges du Parlement. Mais la plus grande coalition d'opposition, "La Serbie contre la violence", a dénoncé dès le lendemain des fraudes électorales, parmi lesquelles le fait d'avoir permis aux électeurs serbes de la Bosnie voisine de voter illégalement dans la capitale.

L'Union européenne et l'Allemagne ont critiqué la situation, Berlin qualifiant les allégations rapportées d'"inacceptables" pour un pays espérant rejoindre l'Union européenne.

ats/ther

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