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Il y a dix ans, l'Ukraine se soulevait à Maïdan, la "première victoire" contre la Russie selon Zelensky

Pour le président ukrainien, la révolution de Maïdan, qui fête ses 10 ans mardi, était la première victoire de la guerre face à la Russie. [keystone - Efrem Lukatsky]
Il y a dix ans jour pour jour, des Ukrainiens s'opposaient au président Viktor Yanoukovitch / La Matinale / 2 min. / le 21 novembre 2023
L'Ukraine a célébré mardi le soulèvement historique pro-européen de Maïdan. Le président Volodymyr Zelensky a estimé que cette révolution était la "première victoire" dans la guerre contre l'envahisseur russe. Le président du Conseil européen Charles Michel s'est déplacé à Kiev pour l'occasion.

"La première victoire dans la guerre d'aujourd'hui a eu lieu. La victoire contre l'indifférence. La victoire du courage. La victoire de la Révolution de la dignité", a déclaré Volodymyr Zelensky à l'occasion du 10e anniversaire du début de ce mouvement qui a vu un régime prorusse chassé du pouvoir malgré sa tentative de réprimer la protestation dans le sang.

"Il y a dix ans, les Ukrainiens ont lancé leur première contre-offensive contre l'arbitraire, les tentatives de nous priver de notre avenir européen", a-t-il ajouté.

Fuite de Viktor Ianoukovitch

La révolution de Maïdan, du nom de la place centrale de Kiev où les protestataires se rassemblaient, a été déclenchée par le refus à la dernière minute du président prorusse de l'époque, Viktor Ianoukovitch, de signer un accord de rapprochement entre l'Ukraine et l'UE sous la pression de Moscou.

>> Revoir le reportage de Geopolitis "De la révolte de Maïdan à la guerre" :

L’Ukraine face à la Russie, de la révolte de Maïdan à la guerre
L’Ukraine face à la Russie, de la révolte de Maïdan à la guerre / Geopolitis / 3 min. / le 5 novembre 2023

En février 2014, le mouvement a fini par pousser à la fuite en Russie Viktor Ianoukovitch, après la répression sanglante de la contestation, qui a fait une centaine de morts parmi les manifestants et une vingtaine parmi les policiers.

Dans la foulée, la Russie de Vladimir Poutine a lancé l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée et orchestré un conflit séparatiste dans l'Est, avant de finalement envahir l'Ukraine en février 2022.

"Nouveau cycle"

Moscou affirme que la révolution du Maïdan était un coup d'Etat orchestré par l'Occident pour affaiblir la Russie et non un mouvement populaire contre la corruption et l'orientation prorusse du régime.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a encore une fois répété ces accusations mardi et insisté sur le fait que la Russie continuera son "opération militaire spéciale", l'euphémisme employé pour parler de l'invasion, et "atteindra ses objectifs".

Pour Volodymyr Zelensky en revanche, "un nouveau cycle de notre histoire est en train de se créer". "C'est à notre génération de déterminer la direction qu'il prendra, ce qui sera écrit sur nous dans les livres d'histoire (...) 'Ils ont lutté mais ont échoué' ou 'Ils se sont battus et ont gagné?'", a-t-il dit.

S'exprimant devant des drapeaux ukrainiens et de l'UE dressés sur la place de l'Europe dans le centre de Kiev, Volodymr Zelensky a exhorté ses compatriotes à rester unis. Il a aussi mis en garde ses alliés occidentaux contre tout compromis avec la Russie: si "le monde civilisé commence à chercher des compromis avec des terroristes et faire des concessions aux tyrans, nous allons tous sans faute perdre".

ats/ther

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Charles Michel à Kiev

Le président du Conseil européen Charles Michel a annoncé être arrivé à Kiev pour marquer les dix ans du soulèvement de Maïdan. "Heureux d'être de retour à Kiev, parmi mes amis", a-t-il écrit sur X.

Le président du Conseil européen, institution qui représente les 27 Etats membres, a dit peu avant son arrivée venir "exprimer le soutien fort de l'UE" et préparer avec Volodymyr Zelensky le prochain sommet européen de décembre qui doit décider de la prochaine étape concernant la volonté de Kiev de rejoindre l'UE.

Quelques heures plus tôt, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius est lui aussi arrivé à Kiev pour une visite surprise, pour rassurer les dirigeants ukrainiens sur l'engagement allemand et européens aux côtés du pays, envahie par la Russie depuis près de deux ans.